"Nous recevrons un nombre initial de 500 (personnes) dans quelques semaines", a déclaré Hope Tumukunde Gasatura, représentante permanente du Rwanda à l’UA, lors d’une conférence de presse à Addis Abeba, aux côtés de représentants de l’organisation panafricaine et du HCR.
Ce premier groupe est "composé principalement de personnes originaires de la Corne de l’Afrique", ont précisé l’UA et l’ONU dans un communiqué. Elles seront accueillies dans un centre de transit au Rwanda avant d’être relocalisés dans d’autres pays ou, s’ils le veulent, retourner dans leur propre pays.
Germaine Kamayirese, la ministre chargée des mesures d’Urgence, a déclaré à la presse à Kigali que certains réfugiés "pourraient recevoir l’autorisation de rester au Rwanda".
En raison du chaos qui a suivi la chute de l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est devenue un point de passage important pour les migrants originaires d’Afrique subsaharienne cherchant à rejoindre l’Europe.
L’ONU estime que 42.000 réfugiés africains se trouvent actuellement en Libye, a affirmé Cosmas Chanda, représentant du HCR auprès de l’UA. "Nous avons désespérément cherché des solutions pour ces gens (…), de moins en moins de pays à travers le monde sont prêts à accuillir des réfugiés", a-t-il dit.
Le président rwandais avait proposé dès novembre 2017 d’accueillir des Africains bloqués en Libye, dans la foulée d’un reportage de CNN montrant ce qui ressemblait à un marché d’esclaves.
La question a une nouvelle fois pris de l’importance dernièrement après la mort en juillet de 40 personnes, tuées par une frappe aérienne sur un centre de détention de migrants à Tajoura, dans la banlieue-est de Tripoli.
Le gouvernement rwandais se dit prêt à accueillir dans son centre de transit jusqu’à 30.000 Africains bloqués en Libye, mais uniquement par groupes de 500, afin d’éviter que le pays ne soit débordé.
"C’est un moment historique, parce que des Africains tendent la main à d’autres Africains", s’est réjouie Amira Elfadil, commissaire de l’UA aux Affaires sociales. "Je suis convaincue que cela fait partie des solutions durables".
L’UA espère que d’autres pays africains accepteront de fournir une aide similaire.