Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Mahdi Akhondzadeh, a pris pour cible Paris, membre du groupe des Six (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu plus l’Allemagne) qui doit rouvrir le dialogue avec les Iraniens le 23 mai à Bagdad.
Pour ce responsable, la France "n’a épargné aucun effort" pour venir en aide à l’Etat juif, seul pays de la région semble-t-il à posséder la bombe atomique. Israël a adopté en la matière une doctrine d’"ambiguïté nucléaire" consistant à ne jamais confirmer ou démentir détenir l’arme nucléaire.
La France, grand pays exportateur de technologie nucléaire civile, a participé à la construction dans les années 1950 de la centrale nucléaire israélienne de Dimona.
"Certains pays, comme la France, qui expriment des inquiétudes sur les activités nucléaires pacifiques de l’Iran (…), n’ont pas épargné leurs efforts pour aider Israël (…) à développer des armes nucléaires inhumaines", a-t-il dit.
"La France est en effet au fondement du programme clandestin d’armes nucléaires d’Israël", a-t-il ajouté lors d’une réunion de deux semaines à Vienne sur le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
"L’existence d’un arsenal nucléaire aux mains d'(…)Israël continue de poser une menace des plus sérieuses à la stabilité et à la sécurité" du Proche-Orient.
Il a assuré que les armes nucléaires n’avaient aucune place dans la doctrine iranienne en matière de défense, accusant "certains" pays de suivre une politique de deux poids-deux mesures.
S’exprimant lundi dans le cadre de la réunion sur le TNP, le représentant de la France a estimé que l’Iran poursuivait "depuis de trop longues années" son programme d’enrichissement nucléaire sans "objectif civil crédible".
Les Occidentaux soupçonnent les Iraniens de chercher à se doter de l’arme atomique sous couvert d’un programme énergétique civil, ce que Téhéran dément vigoureusement.
Les Américains ont durci leurs sanctions depuis le début de l’année concernant les secteurs iraniens de la banque et de l’énergie, et les Vingt-Sept de l’Union européenne sont censés imposer un embargo total sur l’achat de brut iranien à compter du 1er juillet.