Elle a réitéré la disposition de son institution à soutenir la Tunisie qui fait face à de sérieuses difficultés économiques et sociales.
Les troubles qui ont suivi la chute du régime de l’ancien président Ben Ali, chassé en janvier 2010 par un soulèvement populaire après 23 ans de règne absolu, ont engendré une croissance négative à -1,8%, une augmentation du taux de chô mage à 18% et des pertes évaluées à quelque 2,5 milliards de dollars.
"La sécurité et la stabilité sont des facteurs déterminants pour instaurer un climat de confiance qui facilite l’investissement, je l’ai dit très clairement au chef du gouvernement (Hamadi Jebali)", a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse au siège de l’organisation patronale, l’UTICA.
Au cours de son voyage dans le pays qui a déclenché "le printemps arabe", le premier qu’elle effectue dans la région depuis son accession à la tête du FMI, l’ancienne ministre française de l’économie a eu des entretiens avec les nouveaux responsables politiques et économiques. Elle a également rencontré des dirigeants syndicaux, des hommes d’affaires et des femmes de la société civile.
Le premier message transmis à se interlocuteurs est que "le FMI sera toujours un partenaire de la Tunisie prêt à lui apporter son soutien si elle veut et quand elle veut".
Elle a assuré par ailleurs que "le FMI version 2012 sera différent de celui des années 80, soucieux des équilibres budgétaire et financier et de la stabilité économique et sociale de ses Etats membres".
"Nous ne sommes pas des manitous qui venons de Washington pour dire: faites ceci, faites cela", a-t-elle insisté.
Elle a noté que les dirigeants tunisiens qui n’ont pas sollicité de prêts ont été "réceptifs à l’offre" de soutien du FMI. "Si cela s’avère nécessaire, nous serons au rendez-vous", a-t-elle martelé.
Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) Mustapha Kamel Nabli a noté que toute demande de prêt sera fonction du budget de l’Etat et de la loi de finances complémentaire qui sera votée prochainement.
La visite de la patronne du FMI a été décriée lors d’une manifestation "d’altermondialistes islamistes" au centre de Tunis.
Aux cris de "Allahou Akbar" (Dieu est le plus grand), une centaine de militants du parti islamiste "Hizb Ettahrir" réclamaient l’application de la "chariaâ", législation coranique, et l’instauration du califat, mode de gouvernance islamique.
Ils scandaient des slogans hostiles au capitalisme, qualifiant la Banque mondiale et le FMI d’"institutions néo-colonialistes".
"Qu’avons-nous récolté de ce fonds prédateur depuis que nous y avons adhéré en 1958, sinon la pauvreté, le chô mage et l’humiliation?", s’interroge ce parti radical non reconnu dans un communiqué distribué aux passants.