Il s’agit de Khaled Drareni, fondateur de Casbah Tribune et de Sami Khartoum, photographe à « El Watan », ainsi que de Feriel Bouaziz, journaliste à « Interlignes Algérie » et Hakim Hammiche, photojournaliste de » Tariq News », a précisé le CNLD, un groupe local de surveillance.
Le sort de ces journalistes qui couvraient les manifestations n’est pour l’instant pas connu.
« Aucune nouvelle encore des journalistes qui couvraient les marches dont Khaled Drareni halte à la répression », indique Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne des droits humains (LADDH), dans une publication sur le réseau social Twitter.
C’est la troisième semaine consécutive que la police empêche la marche des étudiants en procédant à de nombreuses arrestations.
L’arrestation de ces journalistes intervient dans un contexte d’intensification de la répression contre des militants hirakistes, des opposants politiques et des professionnels des médias à l’approche des législatives anticipées.
Quelque 66 détenus d’opinion sont actuellement incarcérés en Algérie pour des faits ayant un lien avec le hirak ou les libertés individuelles, selon le CNLD.
D’autres organisations de défense des droits humains ont fait état de l’interpellation de pas moins de 750 personnes, des militants et activistes du Hirak, par les services de sécurité tout au long du mois d’avril passé à travers toute l’Algérie.
Dans un communiqué, Amnesty International a relevé que le CNLD a recensé début février dernier au moins 2.500 arrestations de manifestants, journalistes et militants à qui il était reproché de s’être impliqués pacifiquement dans le mouvement du Hirak.
L’organisation de défense des droits humains, qui a appelé à la libération immédiate de ces détenus d’opinions, a relevé que les autorités algériennes s’appuient sur des lois répressives pour persécuter des dizaines de manifestants pacifiques en invoquant notamment l’ »atteinte à l’unité nationale », l’ »atteinte à l’intérêt national », l’ »incitation à un rassemblement non armé », l’ »outrage à des représentants de l’état » ou encore l’ »outrage au président de la République », comme elles l’avaient fait dès la naissance du Hirak, en février 2019.
Le Hirak, ce mouvement de protestation de grande ampleur qui a chassé le président algérien Abdelaziz Bouteflika du pouvoir après 20 ans de règne sans partage, avait repris le 22 février dernier après près d’une année de suspension pour cause de la pandémie de Covid-19 qui sévit en Algérie et dans le monde entier.