M. Ouyahia a par ailleurs souligné, lors d’un rassemblement électoral à Alger, que "l’unique but" des législatives algériennes du 10 mai était "de préserver la stabilité de l’Algérie".
Devant près de 3.000 personnes, M. Ouyahia a critiqué ceux qui appellent à "un Printemps arabe en Algérie", comme ce fut le cas en Tunisie, en Egypte et en Libye.
"Ce n’est pas un Printemps arabe mais un déluge sur les Arabes et cela se confirme chaque jour", a lancé le chef du RND, qui a parlé de "la colonisation de l’Irak, la destruction de la Libye, la division du Soudan et l’affaiblissement de l’Egypte".
"Nous disons aux frères arabes, lorsque nous nous faisions égorger, vous n’êtes même pas venus pour présenter vos condoléances, alors ne nous donnez pas de leçons aujourd’hui".
M. Ouyahia faisait allusion à la décennie de violences qui a secoué le pays et fait près de 200.000 morts, selon des sources officielles, après l’annulation du processus électoral début 1992.
Le Premier ministre sortant a appelé à voter massivement pour contrer les appels au boycottage et "préserver la République".
Le chef de file du RND a pointé du doigt Abassi Madani, président du Front islamique du salut (FIS, dissous) qui vit à Doha: "il se la coule douce au Qatar et demande aux autres de boycotter les élections".
"Le 10 mai, soit vous répondrez à l’étranger (aux pays occidentaux en participant au vote, ndlr) soit l’étranger brandira la carte de la démocratie pour détruire la République", a-t-il ajouté.
M. Ouyahia est connu pour déclarer systématiquement son intention d’"éradiquer le terrorisme" depuis qu’il est apparu sur la scène politique dans les années 90. Il ne rate pas une occasion d’accuser les islamistes des violences qui ont secoué le pays durant cette décennie noire.
Le gouvernement de M. Ouyahia a préparé les différents textes de réformes promises par le président Abdelaziz Bouteflika pour parer à un Printemps arabe.
Quarante-quatre partis dont 21 nouvellement agréés participent aux législatives pour élire 462 députés.