Zone EURO : la crise grecque fragilise les « maillons faibles » de l’UEM

Zone EURO : la crise grecque fragilise les « maillons faibles » de l’UEM
Après le Portugal et la Grèce, l’agence de notation Standard and Poor’s a abaissé mercredi 28 avril la note souveraine de l’Espagne. Le déclassement est quand même moins sévère que pour le Portugal et la Grèce car la note de l’Espagne ne descend que d’un cran, de ‘AA+’ à ‘AA’. La perspective est négative et la note de court terme reste à ‘A-1’.

Les négociations sur les détails de l’aide de 45 Milliards d’euros à apporter à la Grèce devraient être achevées dans "quelques jours" selon le directeur de la Banque Centrale européenne, M. Jean-Claude Trichet. Lors d’une conférence de presse organisée ce mercredi à Berlin avec le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaueble, et le Directeur du Fonds Monétaire International, M. Dominique Strauss-Kahn, M. Trichet a appelé le gouvernement grec, l’Union Européenne, la BCE et le FMI à trouver rapidement un accord.

"Chaque jour qui est perdu est un jour où la situation se détériore davantage, non seulement en Grèce mais dans l’Union européenne", a ajouté M. Strauss-Kahn.
La crise grecque résulte en fait d’un problème de mésentente entre les dirigeants européens, qui dans leur tergiversations, n’ont su solutionner un problème de liquidité, le problème de solvabilité grec restant entier, lié à la mise en place de réformes structurelles drastiques.

En clair, la réforme des finances publiques grecques, avec une remise à plat complète du système fiscal, pourra t-elle être mise en œuvre en 3 ans après trente ans de tergiversations ? C’est pourtant le seul moyen de protéger vraiment les pourvoyeurs de capitaux. Soyons réalistes, la durée de la remise en ordre des finances publiques de la Grèce risque de prendre beaucoup plus de temps que le délai imparti de 3 ans, qui selon nous est totalement intenable…

L’échéancier de remboursement sera à coup sûr allongé, mais il est pour l’instant très difficile de passer outre les Traités européens, et notamment l’article 125 du Traité de Lisbonne…
Relativisons. Le PIB de la Grèce ne représente guère que 3% du PIB de l’Union économique et monétaire (UEM). Le risque parait donc facilement gérable, et la contagion aux autres Etats de la zone euro aurait du être facilement jugulée. Ce qui n’a pas été le cas, certains investisseurs étant sensibles aux similitudes existant entre la Grèce et certains pays de la zone euro (Portugal, Espagne, Italie, Irlande…).

Les dirigeants européens sont condamnés à finaliser rapidement un accord d’assistance à la Grèce, et devront aussi intervenir pour soutenir les autres économies menacées. La crédibilité de l’Union est en effet engagée… quels qu’en soient les montants mobilisables !
Sur le front économique de la zone euro, les investisseurs ont appris que le nombre de demandeurs d’emplois en Allemagne a reculé de 106.000 en avril 2010 par rapport à mars, à 3.406.000 chômeurs.
Le taux de chômage passe ainsi de 8,5 à 8,1%.

En outre, l’indicateur du sentiment économique de la zone euro a progressé de 2,7 points en avril pour atteindre 100,6 points, au dessus de sa moyenne de long terme, alors qu’il n’était attendu par le consensus qu’a 99,4 points.

Didier Lacaze, analyste financier SFAF

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