Une rapporteure spéciale de l’ONU appelle l’Algérie à cesser la répression contre le mouvement des droits humains
L’experte indépendante de l’ONU s’est déclaré préoccupée par la répression croissante contre la société civile par les autorités algériennes, à la suite de la dissolution de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) et du Rassemblement actions jeunesse (RAJ), deux des plus importantes associations de défense des droits de l’homme en Algérie.
« La décision de dissoudre ces deux associations des droits humains si respectées démontre une répression alarmante des organisations de la société civile et porte gravement atteinte à l’espace dont disposent les défenseurs des droits de l’homme pour s’associer, s’exprimer librement, et mener à bien leurs activités légitimes en matière de droits humains », a-t-elle précisé.
« Les décisions de dissoudre ces deux organisations de défense des droits humains de renom doivent être annulées », a soutenu Mme Lawlor sur le site d’information des Nations unies.
La procédure contre la LADDH ne respectait pas les principes du droit à un procès équitable, a-t-elle observé, notant que l’association n’a pas été informée du procès intenté à son encontre par le ministère de l’Intérieur en mai 2022, ni de la date du procès devant le tribunal administratif en juin 2022, ou encore de la décision de dissolution.
« La LADDH n’a pas eu l’occasion d’examiner les accusations portées à son encontre et de présenter une défense », a déploré l’experte. Même son de cloche pour le RAJ qui a fait l’objet d’une décision de dissolution par le Tribunal administratif en octobre 2021, en attendant le résultat de leur audience en appel, qui se tiendra le 23 février 2023 au Conseil d’État.
« Nous partageons de vives inquiétudes concernant de nombreuses dispositions de la loi algérienne sur les associations, qui sont en contradiction avec le droit international des droits de l’homme », a-t-elle martelé.
Et de conclure que les dissolutions ont lieu dans un climat où les défenseurs des droits de l’homme ne se sentent pas en sécurité pour mener à bien leur travail et exercer leur droit à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association.