"Après avoir débloqué 11 sites en 2015 et six autres en 2016, cinq nouveaux sites d’information censurés dans leur pays d’origine sont remis en ligne : Ozguruz en Turquie (nouveau site du journaliste Can Dündar exilé à Berlin), Azathabar au Turkménistan, Meydan en Azerbaïdjan, Doha News au Qatar et Alqst en Arabie saoudite", annonce l’ONG.
L’opération, baptisée "Collateral Freedom" et lancée à l’occasion de la Journée mondiale contre la cybercensure, consiste à dupliquer les sites en question et héberger chaque copie sur des services d’hébergement informatique en ligne ("cloud") tels qu’Amazon, Microsoft ou Google, explique RSF.
Une extension pour le navigateur Chrome, mise en place en 2016, permet également aux internautes qui consultent un site censuré dans leur pays d’avoir accès aux versions miroirs des sites.
RSF dénonce par ailleurs dans un rapport "le vide juridique qui permet à des sociétés expertes en cybersurveillance de fournir du matériel à des régimes, adeptes de la surveillance en ligne et de la censure".
Certains régimes, comme "la Chine, l’Iran, la Syrie ou l’Ouzbékistan ont acquis des technologies leur permettant de traquer les moindres faits et gestes des journalistes, des blogueurs et des internautes critiques à leur encontre", indique l’association.
Dans les pays occidentaux qui recourent à la surveillance au nom d’impératifs sécuritaires, la question de la protection des sources journalistiques est posée, souligne ce rapport qui dispense également des conseils aux journalistes pour ne pas être espionnés en ligne.
RSF pointe en outre la responsabilité des géants du net, avec "de nombreux signalements de posts Facebook et de tweets supprimés".
Le rapport préconise la mise en place d’une régulation internationale : "l’adoption d’un cadre juridique protecteur des libertés sur Internet reste primordiale, tant pour la question générale de la surveillance d’Internet que pour le problème particulier des entreprises exportatrices de matériel de surveillance".
Avec AFP