"Le gouvernement (algérien) sait qu’il doit mettre en place des réformes pour éviter un effondrement économique, mais son approche consiste à s’appuyer sur ce qu’il sait faire le mieux : l’isolement", précise Stratfor dans une note intitulée "L’Algérie fait cavalier seul".
Selon la note publiée la semaine dernière, ce pays a "choisi de brûler ses économies plutôt que d’emprunter de l’argent à l’étranger".
Tout en qualifiant cette option d’"insoutenable", la société américaine d’analyse géopolitique prévoit une chute des réserves de liquidités de l’Algérie sous les 100 milliards de dollars au cours des prochains mois, ce qui incitera le gouvernement à adopter une stratégie différente. Elle souligne que le recours au financement non conventionnel "va à l’encontre des conseils du Fonds monétaire international (FMI) et comporte des risques importants, notamment une forte inflation".
L’adoption d’un plan quinquennal pour réduire le déficit budgétaire du pays en empruntant directement auprès de la Banque centrale, "offre aux dirigeants algériens un moyen d’apaiser la société civile et le monde des affaires, du moins à court terme", estime la plateforme américaine.
"L’aversion de l’Algérie pour les investissements extérieurs est enracinée dans l’histoire et la géopolitique du pays", écrit Stratfor.
Le recours à la planche à billets a été unanimement critiqué par la classe politique et les spécialistes de la finance en Algérie qui mettent en garde contre un risque de sur-inflation, alors que le Premier ministre Ahmed Ouyahia assure qu’il n’en sera rien, sans, toutefois, évoquer une quelconque recette qui empêcherait une dégringolade du dinar face aux devises fortes et, simultanément, une hausse des prix des produits de large consommation.