Sommet de l’APEC: les débats dominés par le libre-échange et le protectionnisme

Les dirigeants de 21 pays de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) ont entamé, dimanche à Port Morseby en Papouasie-Nouvelle-Guinée, des débats dominés par les moyens de promouvoir le libre-échange et l’intégration économique régionale dans le contexte de la guerre commerciale en cours entre les États-Unis et la Chine.

Cette année, Washington et Pékin se sont lancés dans une bataille des droits de douane punitifs réciproques sur des centaines de milliards de dollars d’importations de part et d’autre.

Le sommet 2018 de l’APEC s’assigne ainsi pour objectif de parvenir à un terrain d’entente pour promouvoir le libre échange et enrayer les tentations des politiques protectionnistes.

La politique commerciale "America First" mise en place par l’administration du président américain, Donald Trump, suscite de vives inquiétudes au niveau de ce conclave régional comme au niveau mondial.

Les États-Unis, le Japon et d’autres économies accusent la Chine de pratiques de distorsion du marché, telles que les violations de la propriété intellectuelle et les subventions à l’industrie.

Trump n’a pas fait le déplacement pour le sommet APEC, est s’est fait représenter par le vice-président Mike Pence. Les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine ont ainsi dominé les échanges samedi en prélude à l’ouverture du sommet. Le vice-président américain Mike Pence a prévenu qu’il n’y aurait pas de changement dans la politique de droits de douane appliquée par Washington si la Chine ne change pas ses pratiques commerciales. De l’autre coté, le président chinois Xi Jinping a mis en garde contre les effets du protectionnisme et de l’unilatéralisme sur la croissance mondiale.

Dans une intervention préalable au sommet, Mike Pence s’en est pris directement au programme chinois de Nouvelles routes de la soie, ou "Belt and Road initiative (ceinture et route)", un vaste plan de développement des transports terrestres et maritimes entre la Chine, l’Asie du Sud-Est, l’Asie centrale, le Moyen-Orient, l’Europe et l’Afrique. Pence a appelé les pays du Pacifique à ne pas accepter de s’endetter à des niveaux qui menaceraient leur souveraineté pour financer des projets d’infrastructures s’intégrant à ce programme.

Pour sa part, Xi Jinping a assuré que ce projet phare de sa présidence, dévoilé en 2013, ne dissimulait aucun projet caché de domination géopolitique caché. "Nul n’est exclu. Ce n’est pas un club exclusif fermé aux non-membres, ni un piège ainsi que certains l’ont qualifié", a-t-il dit.

Au delà des tensions commerciales USA-Chine, les dirigeants des pays membres de l’APEC devraient également poursuivre leurs discussions sur la création d’une zone de libre-échange pour la région Asie-Pacifique. Un immense marché qui comptera environ 40% de la population mondiale, près de la moitié du commerce mondial en volume et 60% de l’économie mondiale.

La réunion annuelle se tient sous haute sécurité en raison du taux de criminalité élevé à Port Moresby, en raison du taux de chômage élevé et des gangs de rue. La logistique sécuritaire est assurée avec l’aide de pays voisins tels que l’Australie, l’Indonésie et la Nouvelle-Zélande.

L’APEC regroupe 21 pays riverains du Pacifique : Australie, Brunéi, Canada, Chili, Chine, Hong Kong, Indonésie, Japon, Corée du Sud, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Pérou, Philippines, Russie, Singapour, Taïwan, Thaïlande, États-Unis et Vietnam.

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