En plaçant ce Sommet sous le signe "le monde musulman : nouveaux défis et opportunités en expansion", l’OCI veut attirer l’attention sur le contexte exceptionnel actuel qui exige des pays islamiques de mobiliser leurs capacités, de faire preuve d’un réel esprit de solidarité et de serrer leurs rangs face aux dangers qui guettent le monde islamique.
Pour l’OCI, qui constitue le porte-voix de la Oumma islamique, la région islamique dispose de fortes ressources humaines avoisinant 25 pc de la population mondiale, d’énormes richesses minières avec 65 pc des réserves du pétrole, 58 pc de réserves de gaz naturel et 20 pc de terres arables du globe.
Malgré cet impressionnant profil, le PIB combiné des Etats membres de l’OCI ne représente que 8,3 pc du PIB mondial, soit un taux de loin inférieur à celui des autres groupements régionaux.
Selon des statistiques officielles, 21 des 57 Etats membres de l’OCI font partie des pays les moins avancés où les populations vivent avec moins de 1, 5 dollar par jour et 42 autres sont classés parmi les pays à déficit alimentaire, parmi lesquels 17 sont de l’Afrique subsaharienne.
Pire encore, les taux moyens de chômage dans certains Etats atteignent jusqu’à 30 pc de la population active, contribuant ainsi à la persistance des crises sociopolitiques associées à l’absence de processus politiques participatifs et de gouvernance économique inclusive et transparente.
Dans ce sens, le secrétaire général de l’OCI, le Turc Ekmeleddin Ihsanoglu, a déclaré que l’objectif est de donner des réponses aux préoccupations de la nation musulmane sur tous les plans.
Sur le plan politique, ces préoccupations concernent les moyens "d’ouvrir la voie à un système pleinement démocratique, et d’assurer la pleine participation de la population dans la bonne gouvernance pour mettre fin à la corruption et de promouvoir la croissance économique".
Le sommet se tiendra avec la participation des représentants des pays membres de l’OCI à l’exception de la Syrie, à cause des évènements en cours dans ce pays et qui ont fait depuis leur déclenchement en 2011 plusieurs milliers de morts et de blessés.
La crise syrienne s’invitera donc à l’ordre du jour du Sommet, appelé à prendre une position claire qui tienne compte de la complexité de ce dossier et de ses répercussions sur l’équilibre et la stabilité régionale.
Il va sans dire que la question palestinienne figurera en tête des priorités de ce Sommet, l’objectif étant d’aboutir à une position et une vision communes à même de soutenir le peuple palestinien dans sa lutte pour mettre fin à l’occupation et créer son Etat indépendant avec Al Qods orientale pour capitale, et d’exercer davantage de pressions sur Israël pour renoncer à sa politique de judaïsation dans la ville sainte.
Le sommet évoquera aussi la recrudescence des vagues d’extrémisme et d’instrumentalisation de la religion, la montée de l’islamophobie en Occident, et les moyens à mettre en œuvre pour la promotion du dialogue et de la tolérance et la préservation de la paix et la sécurité internationales.
Ce sommet, qui sera couronné par "la déclaration du Caire", examinera aussi la situation dans plusieurs pays notamment le Mali, la Somalie, l’Afghanistan et le Soudan, et procédera à l’élection d’un nouveau secrétaire général de l’organisation pan-islamique en remplacement au Turc Ikmeleddin Ihsanoglu, dont le mandat prendra un terme à la fin de 2013.
Les violences perpétrés contre la minorité musulmane des Rohingyas dans l’ouest de la Birmanie, et qui ont fait des dizaines de victimes seront également au centre des travaux du Sommet.
Outre le volet politique, le sommet devra aborder d’autres sujets liés au développement économique et social dans les pays membres de l’Organisation, qui compatissent des répercussions de la crise mondiale.