"Principal coproducteur des films marocains et encadrant majoritaire des prestataires et candidats marocains aux formations dans les métiers du cinéma et de l’audiovisuel, le pays de l’hexagone reste le complice par excellence des architectes de la machine cinématographique dans notre pays", indique un communiqué de l’Association Bouregreg, initiatrice de cet évènement.
Les organisateurs ont choisi la "France cinématographique" comme pays invité afin d’apporter quelques nouvelles lumières sur la nature complexe des rapports multidimensionnels qui unissent le Maroc et la France grâce au truchement du cinéma.
"Parler des faiseurs de films au Maroc, qui se sont laissés imprégner par les univers cinématographiques français, n’empêche guère d’envisager que le cinéma français moderne, grâce à son retransmetteur le cinéma dit colonial, s’est à son tour largement inspiré des gens d’ici, des déploiements de leur imaginaire ainsi que de leurs univers narratifs que l’oralité diégétique prépondérante, comparée à la fabulation par écrit dominante en occident, rapproche davantage du cinéma", précise la même source.
Cinq films représenteront la France lors de cette 10ème édition, notamment celui des réalisatrices Delphine Coulin et Muriel Coulin "Voir du pays", "Victoria" de Justine Triet, "L’effet aquatique" de Solveig Anspach, "Crache Cœur" de Julia Kowalski et "Je vous souhaite d’être follement aimé" d’Ounie Lecomte, qui seront projetés en l’honneur au cinéma français.
Cette manifestation culturelle prévoit également, dans le cadre de sa compétition officielle, la projection de 12 œuvres cinématographiques traitant de thèmes liés à la femme et représentant différents continents, notamment l’Europe, l’Afrique, l’Amérique du nord, l’Amérique du sud et l’Asie, note le communiqué.
A l’affiche de la compétition longs métrages, les organisateurs prévoient la projection des œuvres "Insoumise" de Jawad Rhalib (Maroc), "Wolf and sheep" de Shahrbanoo Sadat (Afghanistan), "D’une pierre deux coups" de Fajria Deliba (France), "Toni Erdman" de Maren Ade (Allemagne) et "The first Lady" d’Omoni Oboli (Nigeria).
Il s’agit également des films : "Le corps interdit" de Khaled El Hajar (Egypte), "Go home" de Jihane Chouaib (Liban), "Layla in the sky" de Micah Magee, (Etats-Unis), "Burn Burn Burn" de Chanya Button (Royaume-Uni), "The New Classmate" de Ashwiny Iyer Tiwari (Inde), "Campo Grande" de Sandra Kogut (Brésil) et "Baden baden" de Rachel Lang (Belgique).
Le jury de cette compétition est présidé par la productrice anglaise, Denise O’Dell et comprend 6 femmes, la réalisatrice Espagnole, Chus Gutiérrez, la journaliste et critique de cinéma Libanaise, Houda Ibrahim, la réalisatrice et scénariste Italienne, Licia Eminenti, et les actrices, Rania Youssef (Egypte), Flonja Khodeli (Allemagne) et Noufissa Benchehida (Maroc).
Côté films documentaires, six films concourent dans le cadre de la compétition du festival : "L’arbre sans fruit" de Macky Kidy Aicha (Niger), "Tisseuses de rêves" d’Ithri Irhoudane (Maroc), "Little go girls" de Eliane de Latour (France), "Tout est écrit" de Sonia Ben Slama (Tunisie), "Possessed by Djinn" de Dalia Al Kury (Jordanie) et "Ma famille entre deux terres" de Nadja Harek (France, Algérie).
Deux autres films marocains sont aussi programmés dans le cadre des séances spéciales au grand bonheur des cinéphiles. Il s’agit de "Rajaa Bent Mellah" (long-métrage) d’Abdeillah El Jouhari" et de "Tikchbila Tiwliwla" (court-métrage) de youssef Laalioui.
Concernant la cérémonie d’ouverture, six courts-métrages marocains réalisés par des femmes seront projetés en vue de promouvoir la production cinématographique marocaine au féminin et de mettre en exergue des œuvres de jeunes talents marocaines. Il s’agit des films, "Murmures de Venus" de Ghizlane Assif, "Aya va à la plage", de Maryam Touzani, "Wafaa" de Ilhame El Alami, "Traces" de Majida Benkirane et "Obsession" de Hanane El Wardi.
En plus d’une programmation artistique riche et prometteuse composée de films inédits, des hommages seront rendus à de grandes figures du 7ème art, à savoir l’actrice égyptienne Ilham Shahine et la marocaine Bouchra Ahrich, en reconnaissance de leur riche contribution cinématographique. Des hommages posthumes seront aussi rendus à Feu Mustapha Messnaoui, écrivain et critique marocain, et à feue Solveig Anspach, réalisatrice française.
Cette édition envisage aussi l’organisation d’un atelier dédié à l’initiation à l’écriture filmique en présence de cinéastes marocaines de profils variés, au profit de jeunes cinéphiles, étudiants des écoles et instituts spécialisés dans le cinéma et l’audiovisuel.
Outre un atelier de réécriture scénaristique visant à mettre en place une véritable résidence de réécriture et de développement de projet de scénarii et encadré par des scénaristes et des professionnels marocains et étrangers, cette rencontre cinématographique prévoit également la présentation d’ouvrages traitant du cinéma et de la femme, tels que "Une femme nommée Rachid" de Fatna El Bouih.
Dans la continuité des précédentes éditions, le forum de cette année aura pour thème "Le corps au cinéma/ le corps des femmes dans le cinéma". Le regard croisé d’un homme et d’une femme sur la question du genre au cinéma sera également abordé dans le cadre de la rubrique Dialogue de cinéastes.