Les parlementaires canadiens ont appuyé, en majorité, une motion visant la tenue d’un «Sommet d’action national d’urgence» sur l’islamophobie d’ici la fin juillet, après l’attaque meurtrière contre une famille musulmane en Ontario.
Cette motion a été présentée par la députée néodémocrate Linda Mathyssen, élue dans la circonscription de London-Fanshawe. Selon elle, le gouvernement doit aller au-delà des « gestes symboliques », comme des « condoléances ».
«Une famille musulmane est sortie se promener, comme tant de familles et de personnes l’ont fait pendant cette pandémie, et cette famille n’est pas rentrée chez elle à cause de la haine. Personne ne devrait se sentir en danger dans sa communauté et son quartier», a-t-elle déclaré en Chambre.
Dans un message sur Twitter, le chef conservateur Erin O’Toole a aussi appelé l’exécutif libéral à soutenir les musulmans et « convoquer un Sommet d’action national d’urgence sur l’islamophobie qui aura lieu avant la fin du mois de juillet 2021 ».
Le Conseil national des musulmans canadiens a pour sa part lancé une pétition plaidant pour l’organisation d’un tel sommet. Plus de 40 000 personnes ont déjà signées la pétition .
Vendredi, l’heure était au recueillement dans plusieurs villes au Canada où étaient organisés des rassemblements à la mémoire des membres de la famille Afzaal, victimes de l’attaque islamophobe à la camionnette dimanche à London, en Ontario (centre).
Plusieurs canadiens ont participé à ces veillées organisées notamment à Montréal, à Québec et à London pour dénoncer les crimes haineux, racistes et islamophobes et rendre hommage aux victimes de l’attaque survenue dimanche dernier.
Les funérailles des quatre membres de la famille musulmane se dérouleront samedi après-midi dans un centre islamique à London. Le seul survivant de l’attaque, un enfant de 9 ans, repose toujours à l’hôpital.
Le suspect, Nathaniel Veltman, 20 ans, a pris la fuite après les faits, mais a été arrêté rapidement à 7 km des lieux du drame et a été inculpé lundi de quatre meurtres avec préméditation et d’une tentative de meurtre. La police n’exclut pas d’ajouter « d’éventuelles accusations de terrorisme » à son encontre.
« Il y a des preuves qu’il s’agissait d’un acte prémédité et planifié, motivé par la haine. Nous croyons que les victimes ont été ciblées parce qu’elles étaient musulmanes », a déclaré Paul Waight, enquêteur de la police de la ville de London.
Dans des déclarations à la presse, le ministre canadien de la Sécurité publique a confirmé que l’attaque de London fait l’objet d’une enquête pour terrorisme.