Les intervenants ont jeté la lumière sur les aspects de l’opération d’expulsion collective menée par les autorités algériennes en 1975 contre 45.000 familles marocaines, soit un total de 500.000 personnes, installées à l’époque en Algérie.
En marge de cet atelier, suivi par plusieurs participants de différentes nationalités, de nombreux acteurs de la société civile, dont des responsables de l’Association des Marocains victimes d’expulsion arbitraire d’Algérie (ADMEA) ont évoqué les conditions lamentables dans lesquelles ont été expulsés des milliers de Marocains "qui formaient aux cô tés du peuple algérien, un noyau essentiel dans la lutte contre l’occupation et contribuaient activement au développement du pays après son indépendance".
"Tous ces sacrifices n’étaient pas suffisants aux yeux des autorités algériennes qui décidaient de prendre une décision injuste en expulsant des milliers de Marocains", relève un membre de ladite Association.
Les différents intervenants ont également indiqué que les victimes de cette décision injuste de l’Etat algérien, réclament "une justice et une réparation des préjudices subis" et "demandent à l’Etat algérien de présenter des excuses officielles et reconnaitre son erreur", indiquant que les victimes ont soumis un dossier complet aux organisations internationales, à leur tête le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU. Ils prévoient également de saisir le FSM pour transmettre leur message au monde et contacter davantage d’organisations de défense des droits de l’Homme et de la société civile en vue de plaider leur cause.
Dans ce sens, le président de l’ADMEA, M. Miloud Chaouch, a souligné que l’association Âœuvre actuellement pour porter l’affaire devant les juridictions internationales, notant que des experts en droit international ont estimé récemment que cette expulsion peut relever du "crime contre l’humanité", conformément aux accords et chartes internationaux.
M. Chaouch a également fait savoir que l’association s’active à "internationaliser" le dossier, en vue d’incriminer le pouvoir algérien et le poursuivre devant les instances internationales des droits de l’Homme dans la perspective d’obtenir réparation des préjudices subis.
Dans le même ordre d’idées, M. Chaouch a rappelé la participation d’une délégation de l’ADMEA à la dernière session du conseil des droits de l’Homme de l’ONU à Genève.
L’ADMEA a également visité le parlement belge où elle avait exposé cette affaire. Un rapport "sur les aspects liés aux violations des droits de l’Homme et du droit international par le gouvernement algérien lors de l’opération d’expulsion" pourrait être soumis au gouvernement belge et au parlement européen en mai prochain.
L’Association a aussi adressé un mémorandum à l’Union européenne et au conseil onusien des droits de l’Homme, a-t-il ajouté, indiquant que le dossier des Marocains expulsés d’Algérie a connu "un développement positif" après l’adoption en 2012 d’une résolution de la commission chargée des droits des travailleurs émigrés et de leurs familles, relevant du conseil des droits de l’Homme de l’Onu "engageant l’Algérie à permettre aux Marocains expulsés de recouvrir leurs droits et de rejoindre leurs familles".
A chaque nouveau rapport, un représentant de la commission effectue une visite en Algérie pour informer les autorités de ce pays du contenu de ce texte et soumettre par la suite un document au Conseil l’informant sur le degré du respect par le gouvernement algérien des conventions internationales sur les droits de l’Homme.