Les Marocains en état de choc au lendemain de l’acte terroriste de la prison de Tiflet

Comment en est-on arrivé là, s’interrogent les internautes, endoloris par l’information rendue publique hier soir par le Procureur du Roi près de la Cour d’appel de Rabat qui a annoncé tard dans la soirée que le parquet général a ordonné l’ouverture d’une enquête après l’assassinat d’un gardien de la prison locale Tiflet2 par un terroriste présumé en détention. Trois autres gardiens, grièvement blessés, ont un pronostic vital engagé.

Tout commence le 10 septembre dernier lorsqu’une cellule terroriste, qualifiée de « hautement dangereuse » est neutralisée entre les villes de Témara, Skhirat, Tiflet et Tanger. Ce sont les éléments du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), relevant de la Direction Générale de la Sûreté du territoire (DGST), qui ont mis un terme au projet terroriste de cette structure, composée de 5 membres et acquise à l’organisation terroriste internationale Daech.

Leurs objectifs étaient de commettre une vingtaine d’actes terroristes aux moyens d’explosifs contre certains sites stratégiques et délégations diplomatiques étrangères. L’enquête préliminaire avait également déterminé que plusieurs hauts commis de l’Etat marocain devaient être assassinés par « décapitation ».

La dangerosité de cette cellule terroriste tenait de l’imminence du passage à l »acte de ses 5 membres dirigées par Abderrazaq Abidoullah (proclamé  émir de cette cellule) . C’est donc un véritable bain de sang qui aurait été épargné au Maroc qui lutte depuis plus de 25 ans contre le terrorisme qui a endeuillé le Royaume à plusieurs reprises.

Des centaines d’attentats déjoués

Les Marocains se souviennent notamment de l’attentat de l’hôtel Atlas Asni à Marrakech en 1994, celui de Casablanca le 16 mai 2003 ou encore celui du café Argana sur la place Jamaâ El-Fna le 28 octobre 2011 et le crime odieux contre deux touristes scandinaves en décembre 2018, dont l’une avait été décapitée. Ce ne sont là que quelques uns des attentats qui ont été perpétrés sur le territoire marocain ces dernières années, sachant que l’expertise et le professionnalisme des forces de sécurité marocaines ont permis de déjouer des centaines de projets terroristes, comme celui de la cellule démantelée le 10 septembre 2020.

Abdelhamid Abaaoud

Par ailleurs, cette même expertise aussi bien du BCIJ que de la DGST a permis dans le cadre d’une coopération renforcée de neutraliser dans des pays comme l’Espagne, la France ou encore la Belgique des projets terroristes. On se souvient que lors des attentats de 2015 qui ont endeuillé Paris, un renseignement fourni par le Maroc avait permis aux Français de localiser l’un des principaux terroristes de cet attentat, Abdelhamid Abaaoud.

Abderrazaq Abidoulah, l’émir de la cellule djihadiste

L' »émir » de la cellule démantelé le 10 septembre dernier avait été emprisonné dans un établissement pénitencier Tiflet2 dans l’attente de son procès. Aussi bien son avocat, Maître Mohamed Ziane, que d’autres mouvances à  caractère extrémiste étaient allés jusqu’à utiliser le témoignage fortement médiatisé de la femme d’Abderrazaq Abidoulah pour  jeter le doute sur le bien-fondé de son arrestation.

 

La femme de l' »émir » Abderrazaq Abidoulah

L’attaque terroriste de ce mardi 27 octobre dans la prison de Tiflet2 vient balayer les théories selon lesquelles l’action des forces de sécurité marocaines frapperaient sans discernement des milieux jugés « inoffensifs ».

Alors qu’il regagnait sa cellule accompagné du gardien de prison Lahbib Haras qui s’apprêtait à ouvrir la porte de la cellule, le détenu a égorgé le gardien avec un objet en fer. Enfermant le fonctionnaire avec lui à l’intérieur de la cellule, il a fallu l’intervention rapide d’une brigade pour libérer Lahbib Haras, grièvement blessé. Trois autres gardiens ont été blessés lors de cette intervention et leur pronostic vital est engagé.

Lahbib Haras, père de deux enfants âgés de 5 et 1 ans, a succombé à ses blessures à l’hôpital.

 

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