Le président tunisien Kais Saied en France pour son deuxième voyage officiel

Le président tunisien Kais Saied se rendra en France le 22 juin pour sa deuxième visite officielle depuis son élection en octobre, au moment où Tunis, qui siège actuellement au Conseil de sécurité de l’ONU, se préoccupe de la crise libyenne.

M. Saied doit notamment rencontrer son homologue français Emmanuel Macron lors de cette visite « de travail et d’amitié » au cours de laquelle « les deux chefs d’Etat discuteront des sujets d’intérêt commun », a indiqué mercredi la présidence tunisienne sur sa page Facebook.

Projet de longue date, cette visite a été entravée par la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19.

Il s’agit du deuxième voyage officiel du président tunisien, après l’Algérie en février. Il avait promis que ces deux visites seraient les premières de son mandat « dans la tradition des relations diplomatiques » tunisiennes, selon la présidence.

Universitaire néophyte en politique, M. Saied, très largement élu en octobre, a été entraîné depuis dans plusieurs imbroglios en matière de diplomatie, l’une de ses principales prérogatives.

Des signaux contradictoires ont notamment été envoyés sur le conflit en Libye voisine, en proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Les forces du Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et soutenu par la Turquie, s’opposent depuis plus d’un an dans ce pays aux forces du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen.

Tunis a d’abord été absente à des réunions internationales sur le sujet, puis des discordances ont émergé entre la présidence –soutenant la « neutralité » historique de la Tunisie– et le chef du Parlement Rached Ghannouchi –accusé d’avoir mené une diplomatie « parallèle » alignée sur la Turquie.

Divers élus et experts ont averti à l’occasion de récentes passes d’armes politiques du risque que la Tunisie devienne une caisse de résonance des affrontements de plus en plus directs entre les différents axes en Libye.

Cette visite intervient aussi deux semaines après une discussion houleuse au Parlement tunisien sur une motion qui réclamait à la France des excuses et d’importants dédommagements pour les crimes commis « pendant et après la colonisation ».

Après plus de 15 heures de débats, le texte, présenté par une petite formation islamo-nationaliste, a recueilli 77 voix pour et 5 contre mais a été rejeté car il n’a pas obtenu la majorité nécessaire de 109 voix.

La France et la Tunisie ont présenté un projet de résolution commun au Conseil de sécurité de l’ONU pour appeler à une intensification de la coopération internationale face à la pandémie de Covid-19, bloqué par les Etats-Unis.

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