Dans leurs interventions autour du thème central : "le Monde Arabe face aux réformes : le Maroc un modèle ?", les orateurs ont mis en relief l’ambitieux processus de réformes dans lequel le Royaume s’est engagé tout en demeurant attaché à son authenticité et à ses traditions dans lesquelles il puise sa force et sa vigueur.
Les participants, au nombre desquels figuraient également des représentants d’ONG internationales, ont évoqué, dans ce cadre, les efforts déployés par le Maroc pour la modernisation de ses secteurs productifs dans le but de relever le défi du développement et de faire face aux enjeux dictés par cette phase marquée par une mondialisation à outrance.
Après avoir passé en revue les différentes réformes entreprises en matière de pratique démocratique et dans les domaines économique et social, M. Nabil Benabdellah, Secrétaire général du parti du progrès et du socialisme (PPS) a souligné la nécessité de consolider les acquis en les renforçant par une nouvelle génération de réformes.
Il a cité, à cet égard, la concrétisation du projet de la régionalisation, l’amélioration de la gouvernance à travers notamment la réforme de la justice et le déploiement de davantage d’efforts sur le plan social en vue de résoudre les problèmes de la pauvreté, de l’exclusion sociale et des déséquilibres entre les régions.
Tout en appelant l’Europe, notamment l’Italie compte tenu de sa position de passerelle, à accorder plus d’intérêt et de soutien au modèle marocain, M. Benabdellah a rappelé le souci qui a toujours animé le Maroc de réaliser l’intégration régionale et de défendre les valeurs de cohésion et de réciprocité.
La Méditerranée ne doit plus rester un simple relais mais doit saisir le contexte de sortie de crise que connaît le monde pour promouvoir les secteurs moteurs de l’économie, a affirmé, pour sa part, M. Fathallah Oualalou, maire de Rabat. Pour lui, la sortie de crise constitue une opportunité pour la Méditerranée qui est appelée à vivre un nouveau réveil et un nouveau rayonnement.
M. Oualalou, qui a évoqué notamment les perspectives qui s’offrent à la région en matière de développement des énergies renouvelables (éolienne et solaire), a souligné l’intérêt pour tous de promouvoir cet espace de dialogue en le valorisant davantage.
Se félicitant de la tenue de cette conférence M. Hassan Abouyoub, ambassadeur du Maroc en Italie, a mis l’accent sur la nécessité d’établir un dialogue permanent entre les différentes parties pour pouvoir dépasser les préjugés que certains en Occident nourrissent à l’égard du Monde arabe. "Nos interlocuteurs ont une soif de connaissances que nous devons assouvir", a-t-il insisté en affirmant que "nous assumons une part de responsabilité à cet égard".
M. Sidi Saleh Daha, directeur de la coopération internationale et des affaires économiques de l’Agence de développement des provinces du sud, a, quant à lui, passé en revue la stratégie de développement durable mise en œuvre par l’Agence et les actions menées au bénéfice des citoyens dans ces provinces.
Cette conférence a été marquée également par la participation de la sous secrétaire d’état italienne aux affaires étrangères, Mme Stefania Craxi qui a salué les "progrès remarquables" réalisés par le Maroc sur la voie du développement de son secteur productif et de promotion des Droits de ses citoyens. Le cas du Maroc est "emblématique" dans le monde arabe en ce sens qu’il a pu, en dépit des difficultés inhérentes à toute la région, franchir des pas énormes pour assurer son développement en s’employant à moderniser son tissu productif et à promouvoir les droits civils et humains, a-t-elle affirmé.
Quelque 150 personnalités marocaines et italiennes et représentants d’organismes internationaux ont participé à cette conférence d’une journée.
Les travaux de la conférence se sont déclinés en trois tables rondes qui se sont penchées respectivement sur "Les chantiers des réformes", "Les défis du développement humain" et "Le projet marocain de société". Les interventions se sont articulées autour de thèmes se rapportant notamment à "L’approche marocaine des réformes dans le cadre de la globalisation" et à "La consolidation de la démocratie, la réforme de la justice et la société civile au service du développement humain". Les travaux se sont concentrés aussi sur plusieurs autres sujets tels "Le développent humain au Maroc : la perspective européenne" et "Géopolitique de la Méditerranée".
Fondé en 1974, ISIAMED, dont le président Gian Guido Folloni a pris part activement aux travaux de la conférence, œuvre en collaboration avec plusieurs institutions italiennes en vue de favoriser l’instauration d’un système de coopération actif et efficace avec des parties italiennes et étrangères.
L’Institut met toute son expertise et son réseau de spécialistes dans divers domaines d’activités au service des parlementaires, des entreprises et de pays et régions tiers, notamment à travers l’organisation de séminaires, de visites politiques et de missions économiques.