« Le Maroc n’a pas de meilleur ou de plus grand allié au sein de l’UE que l’Espagne », selon Pedro Sanchez

La crise majeure que traversent les relations entre Rabat et Madrid a été évoquée par le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez lors d’un sommet européen à Bruxelles, cherchant à européaniser cette crise strictement bilatérale entre Rabat et Madrid qui a accueilli le chef des milices séparatistes du Polisario, Brahim Ghali, sous une fausse identité.

« Nous devons toujours rappeler au Maroc qu’il n’a pas de meilleur ou de plus grand allié au sein de l’UE que l’Espagne pour défendre les intérêts stratégiques qui comptent pour lui », a dit, lundi à Bruxelles, Pedro Sanchez dans ce qui s’assimile à une tentative d’intimidation ou de séduction.

L’afflux de migrants à Sebta (Ceuta), préside occupé, a « provoqué une crise sans précédent ces dernières années entre l’Union européenne et le Maroc », a-t-il avancé lundi.

« La relation entre l’UE et le Maroc, entre l’Espagne et le Maroc, est stratégique (…) mais elle doit reposer sur deux piliers fondamentaux », a poursuivi Pedro Sanchez.

« Le premier est la confiance et le second est le respect, en l’occurrence, le respect des frontières de l’Europe, des frontières de l’Espagne à Ceuta et Melilla », deux villes marocaines occupées depuis plus de 500 ans par l’Espagne.

Pour le Maroc, « ‘il y a aujourd’hui un problème de confiance et de respect mutuel » avec le partenaire direct dans une crise que « l’Espagne elle-même a créée”, et si Madrid « ne change pas d’attitude, c’est qu’elle cherche la rupture ».

Invité dimanche de la radio Europe 1, le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita a explicitement accusé l’Espagne de chercher « à détourner le débat et de créer une crise entre le Maroc et l’Union européenne qui n’existe pas, alors que le fond de la crise c’est un acte déloyal de l’Espagne envers le Maroc, envers son peuple et envers ses intérêts stratégiques« .

« L’Espagne n’a pas consulté l’Union européenne avant d’accueillir sous un faux nom Brahim Ghali, l’Espagne n’a pas consulté le Maroc. Madrid a créé une crise et veut la faire assumer à l’Europe », a-t-il insiste, dénonçant « le double langage et le double jeu » de l’Espagne qui a trahi la confiance de son partenaire stratégique et manœuvré avec l’Algérie contre le Maroc.

« Si l’Espagne pense que la crise pourrait être résolue en exfiltration le monsieur (Brahim Ghali, ndlr) par les mêmes procédés, c’est qu’ils cherchent le pourrissement, l’aggravation de la crise, voire même la rupture« , a prévenu le ministre des Affaires étrangères.

Pour le ministre, « le Maroc a fait beaucoup dans la coopération migratoire, pas par obligation, ou par rapport à une contrepartie. Il l’a fait par rapport à un partenariat. Un partenariat entre le Maroc et l’Espagne et un partenariat entre le Maroc et l’UE. Mais le partenariat n’est pas à la carte. Le partenariat signifie d’abord qu’on comprenne bien les intérêts stratégiques des partenaires ».

« c’est « l’Espagne qui a crée la crise migratoire de Ceuta », a-t-il martelé. « Pour moi, c’est d’abord une crise migratoire née d’une crise politique entre deux partenaires. Une crise dont la responsabilité est espagnole », a encore souligné le ministre.

 

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