Issu des propositions de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), une initiative présentée par le Président Emmanuel Macron comme l’une des réponses au « grand débat national » né de la crise des « Gilets jaunes », le projet de loi intitulé « Climat et résilience », reflète près de la moitié des 149 propositions formulées en faveur du climat.
Selon le gouvernement, ce texte rendra « crédible » l’atteinte de l’objectif de réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990.
Mais pour une centaine d’associations notamment de défense de l’environnement, ce projet de loi « manque d’ambition », interpellant l’exécutif à « redonner vie » aux ambitions climatiques.
« Alors que les propositions des citoyens devaient être retranscrites dans la loi, force est de constater que le compte n’y est pas », estiment Greenpeace, la Fondation Nicolas Hulot, WWF, mais aussi la Fondation Abbé Pierre, ATD Quart-Monde, Attac ou encore la CFDT, UFC-Que Choisir, et la Confédération paysanne.
Dans une lettre ouverte publiée par le journal Le Monde, ces associations dénoncent le « manque d’ambition » du projet de loi « climat et résilience ». Alors que le débat parlementaire va débuter, ces organisations affirment attendre que le gouvernement et les représentants de la nation « redonnent vie à l’ambition initiale de ce projet de loi », regrettant que le texte adopte une approche d’ »encouragement » à changer de pratiques, « là où une intervention des pouvoirs publics est requise ».
Pourtant, soulignent les associations de défense de l’environnement, « les bénéfices attendus des mesures proposées par les 150 citoyennes et citoyens sont nombreux : moins de personnes vivant dans des passoires énergétiques, une pollution de l’air réduite, une alimentation plus saine et accessible à tous, une offre de mobilité moins émettrice et plus inclusive, davantage d’emplois dans les secteurs-clés de la transition écologique, etc ».
De leurs côtés des associations de la jeunesse comme la Fage, l’Unef, Déclic, Youth for Climate Paris ou Résilience Commune, ont interpellé le gouvernement en vue d’agir pour le climat et pour que la loi sur le climat « entre dans l’Histoire ».
« Agir pour le climat, c’est aussi agir pour la jeunesse » ont affirmé ces associations qui voient dans ce texte « un espoir pour une jeunesse durement marquée par la pandémie de Covid-19 ».
Composé de 65 articles, le projet de loi sur le Climat devrait arriver devant l’Assemblée nationale fin mars. Le texte reprend six grands thèmes (consommer, produire et travailler, se déplacer, se loger, se nourrir, renforcer la protection judiciaire de l’environnement) sur lesquels ont travaillé pendant neuf mois les 150 citoyens tirés au sort de la Convention Citoyenne sur le Climat.