Le CFCM annonce une refonte de ses statuts pour lancer la départementalisation et mettre fin à la cooptation

Réuni en Assemblée Générale Extraordinaire (AGE), le Conseil français du culte musulman, ce dimanche 19 février à Bagnolet, a annoncé une refonte de ses statuts de cette instance, au lendemain du discours du président Macron dans lequel il dit « mettre fin au CFCM ».

Deux changements majeurs prévoient « une refonte du CFCM sur la base de structures départementales. Pourront y prendre part, d’une manière égalitaire, toutes les mosquées et lieux de culte musulman de France », ainsi que « la fin du système de cooptation (de la moitié des membres actuels du CFCM) par certaines fédérations dites statutaires »,

Ce système « antidémocratique et arbitraire est la cause principale du blocage imposé au CFCM ces dernières années »,  déplore un communiqué du CFCM.

Une nouvelle AGE est prévue le 12 mars prochain pour adopter les nouveaux statuts.

Les participants à l’AGE ont par ailleurs pris acte du choix du président Macron de « mettre fin au CFCM » et « réaffirmé leur volonté de continuer à défendre les intérêts des membres du CFCM que sont les gestionnaires des mosquées et l’intérêt du culte musulman en général ».

Pour cela, « ils utiliseront tous les moyens que leur offre notre État de droit et apporteront leur soutien à tous les acteurs qui œuvrent pour cet objectif », souligne le communiqué.

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Jeudi, le  président Emmanuel Macron, a déclaré avoir « décidé de mettre fin au CFCM. Et à son activité«  , au profit du Forum de l’islam de France (FORIF), composé d’acteurs de terrain désignés par les préfets.

« Par ces deux changements majeurs, le CFCM souhaite ainsi redonner la parole aux acteurs locaux élus par leurs pairs qui auront la légitimité nécessaire » pour abolir « les frontières et les divisions artificielles qui ont lourdement entravé le CFCM », précise l’instante du culte musulman.

Et de noter que « toutes les représentations des cultes de notre pays ont dû évoluer pour être en phase avec de nouveaux contextes. Celle du culte musulman est dans cette dynamique. Aujourd’hui, le CFCM entend opérer son évolution, loin des soubresauts et de la crise qu’il a connus ces dernières années ».

Initié par Jean-Pierre Chevènement alors ministre de l’intérieur et des Cultes, le CFCM a été mis en place en 2003 sous l’impulsion décisive de l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, pour servir les citoyens français de confession musulmane et la République dans le respect de la laïcité et de son principe de séparation.

Actuellement, le CFCM représente plus de 1100 mosquées ayant participé à son élection de 2020. « Ce chiffre est appelé à augmenter significativement avec la nouvelle réforme qui apporte des réponses aux principaux obstacles d’une participation électorale plus large », indique le communiqué.

Pour le CFCM, cette instance , qui a permis d’inscrire l’islam dans le paysage cultuel français avec des réalisations indéniables reconnues par les pouvoirs publics, est un acquis précieux qu’il faut soutenir et améliorer.

Le CFCM est membre fondateur de la Conférence des Responsables de Culte en France (CRCF), une instance de dialogue interreligieux.

 

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