Lancement du fonds InfraMed, premier instrument de financement de l’Union pour la Méditerranée

La coopération entre les deux rives de la « Mare nostrum » vient de franchir une étape majeure avec le lancement du fonds Inframed Infrastructure, un fonds d’investissement doté d’un capital initial de 385 millions d’euros, apportés par la Caisse des dépôts (CDC), la Cassa depositi e prestiti (CDP, pendante italienne de la CDC), la Banque européenne d’investissement (BEI), la Caisse de dépôt et de gestion (CDP) marocaine et la banque d’affaires égyptienne EFG Hermes.

Lancement du fonds InfraMed, premier instrument de financement de l’Union pour la Méditerranée
Il s’agit d’un véhicule d’investissement de droit français, destiné à investir dans les infrastructures urbaines (métro, tramway) énergétiques (centrales solaires et éoliennes notamment) et de transport (aéroports, réseaux routiers et autoroutiers,…) dans les pays méridionaux et orientaux de l’UpM.

InfraMed vise des prises de participations « significatives » dans chacun des projets (soit de l’ordre de 15%), afin de pouvoir peser sur la gestion. Prioritairement les « greenfield » (nouveaux projets) sont le cœur de cible, contrairement aux « brownfield » (infrastructures existantes). Les projets urbains n’ont cependant pas encore été choisis, et il reviendra au Cabinet de conseil et de stratégie MCKinsey de sélectionner les dossiers prometteurs porteurs de potentiel d’investissements, les premières propositions devant être formulées d’ici la fin de l’année.

Concernant les dotations à la première levée, CDC et CDP ont apporté 150 millions d’euros chacun, la BEI a financé 50 millions d’euros tandis que CDP et EFG Hermes y contribuent à hauteur de 15 millions d’euros chacun. Suite à d’autres levées, le montant du fonds devrait atteindre 1 milliard d’euros d’ici la fin 2011. En effet, des investisseurs du Golfe, mais également d’Asie et d’Amérique du Nord ont été approchés. Au Canada, le fonds de pension Omers et la Caisse de dépôt et placement du Québec ont été sollicités et pourraient apporter leur concours de long terme. Notons que la Banque mondiale étudie également l’opportunité du lancement d’un fonds bâti sur le même modèle.

Le fonds de capital-investissement a pour objectif de fournir à ses investisseurs un retour sur investissement annuel compris entre 12 et 16%. Le Maroc et l’Egypte se verront allouer chacun au minimum 20% de la dotation, dont la gestion sera déléguée à des équipes locales. Parallèlement, ces deux pays lanceront à leur tour des fonds de co-investissement de 200 millions d’euros.

Pour sa part, CDC envisage le lancement d’au moins deux autres fonds, un spécialement dédié aux centrales solaires et qui trouverait tout son sens avec le lancement du Programme Solaire Marocain et un fonds carbone qui sera également orienté à destination des pays du sud méditerranéen.
Enfin, InfraMed pourrait véritablement être l’embryon ou le prototype d’un projet de banque méditerranéenne, ayant pour vocation le financement d’infrastructures.

Didier Lacaze

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