Silvio Berlusconi avait promis de quitter ses fonctions une fois votée par le parlement une loi de stabilité financière réclamée par les partenaires européens de l’Italie, ce qui est intervenu samedi en fin d’après-midi.
Silvio Berlusconi s’est par ailleurs dit profondément peiné par les huées qui ont salué son apparition publique avant de regagner son domicile romain à l’issue de son dernier conseil des ministres, a indiqué l’agence Ansa. "C’est quelque chose qui me fait beaucoup de peine", a confié le "Cavaliere" à quelques dirigeants de son parti réunis à son domicile personnel.
La guerre d’usure menée contre lui par une opposition peu encline à lui faire de cadeaux ajoutée aux profondes dissensions apparues au sein de sa propre majorité et à l’aggravation de la crise économique, l’ont finalement acculé à tirer sa révérence.
Les démêlées de Berlusconi avec la justice et le retentissement d’affaires relevant de sa vie privée ne l’ont pas non plus servi, contribuant à l’écroulement de sa cote de popularité qui a chuté à 22 % en octobre (contre 27 % en septembre).
Le président du Conseil sortant fait actuellement l’objet de trois procès pour évasion fiscale, corruption, et abus de pouvoir et prostitution de mineure.
C’est l’ex-commissaire européen, Mario Monti, qui est pressenti pour succéder à Berlusconi qui reste député du Peuple de la Liberté (PDL), le parti qu’il a fondé, jusqu’aux prochaines élections législatives.
L’Italie concentre depuis plusieurs semaines une bonne partie des inquiétudes dans la zone euro – dont elle est la troisième économie – où des craintes sont nourries qu’elle ne puisse plus financer son énorme dette souveraine de 1.900 milliards d’euros (120 % de son PIB) et se retrouve obligée de réclamer un plan de sauvetage hors des moyens de la zone euro qui serait ainsi précipitée dans la crise avec de lourdes conséquences pour l’économie mondiale.