Grande Muraille Verte: une oeuvre pharaonique pour enrayer l’avancée du désert en Afrique subsaharienne
Onze pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel ont décidé d’entreprendre un projet pharaonique afin d’enrayer l’avancée du désert à travers « la Grande Muraille Verte », une opération de reboisement sur une bande de 15 Km de large et une étendue de 7.600 km qui traverse le continent d’Est à l’Ouest.
Reprenant l’idée de cette barrière végétale, le président sénégalais Abdoulaye Wade renouvelle la proposition en 2007 lors d’un sommet des gouvernements de l’Union africaine. "La puissance du fléau de la désertification nous oblige à unir nos efforts et nos moyens dans une synergie d’actions. Nous n’avons plus le droit de regarder, impuissant, la destruction de notre Afrique", avait-il plaidé.
L’appel ne laisse pas insensible. Onze pays décident de s’engager dans le projet pharaonique que Wade a rebaptise "la Grande Muraille verte".
La Grande muraille africaine traversera le continent d’Est à l’Ouest (de Dakar à Djibouti), à travers onze pays : Burkina Faso, Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Soudan et Tchad.
Face à l’avancée inexorable du désert qui gangrène chaque année des centaines de milliers d’hectares de cette zone subsaharienne, menaçant sérieusement la sécurité alimentaire et l’équilibre démographique sur de vastes contrées, les chefs d’Etats et de gouvernements des onze pays ont décidé de passer à l’action et fédérer leurs efforts pour relever ce défi titanesque qui promet d’être le projet du millénaire en Afrique.
Réunis en juin dernier à N’Djamena (Tchad) pour un premier sommet sur le sujet, les chefs d’Etat de ces pays ont annoncé solennellement leur engagement à réaliser "la Grande muraille verte" (GMV). Ils ont, à cet effet, créé l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille verte, un établissement qui supervisera ce chantier salutaire.
Le désert gangrène l’Afrique
Au rythme de 2 millions d’hectares de zones boisées perdus chaque année, deux tiers de la surface du continent noir sont désormais classés en zones désertiques ou dégradées, selon un rapport de la FAO. La région la plus affectée se situe le long de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel avec une population de 80 millions qui est menacée directement par l’avancée du désert.
En raison de la sécheresse, la bande sahélienne est actuellement touchée par une grave crise alimentaire, la pire depuis trente ans, selon plusieurs ONG internationales, qui mettent en garde contre la désertification qui gangrène petit à petit les terres fertiles de la région.
La désertification déclenchera inéluctablement un exode massif des populations vers d’autres régions aux ressources déjà limitées. Une telle situation se traduira inévitablement par des tensions et conflits autour des terres fertiles qui menaceront la stabilité des pays de la région, préviennent les observateurs de cette région.
(Source MAP)