Il s’agit du pire déficit commercial de l’histoire du pays. Le précédent record a été enregistré en 2011 et s’est établi à 75 milliards.
En 2021, le solde des échanges a été plombé principalement « par l’énergie, et dans une moindre mesure, par les produits manufacturés », ont précisé les douanes dans un communiqué.
L’aggravation du déficit s’explique « par un rebond plus marqué des importations (+18,8% après -13% en 2020) que des exportations (+17% après -15,8%) », selon la même source.
Les exportations françaises sont restées en 2021 inférieures de 2% à leur niveau d’avant-crise et leur croissance est due pour les deux tiers à celle des prix, détaillent les douanes.
« Il est important de regarder le tableau de notre activité commerciale », a estimé le ministre du Commerce extérieur, Franck Riester, lors d’un point de presse, pointant notamment un « excédent record des services, à 36,2 milliards d’euros ».
« En ce qui concerne la balance des biens, la dégradation est essentiellement due à l’alourdissement de la facture énergétique de 17,9 milliards d’euros », a indiqué le ministre.
Par ailleurs, « des secteurs forts à l’export sont encore en deçà de leur niveau de 2019 », comme l’aéronautique qui n’est revenue qu’à 57% de son niveau d’avant la crise sanitaire, a-t-il ajouté.
Selon le ministre, ce déficit record s’explique par la vigueur de la reprise, dans un contexte de crise sanitaire mondiale, alors que l’économie française a enregistré une croissance de 7% l’an dernier, qui « a influé sur les importations de biens de consommation, d’outils industriels produits à l’étranger ».
Il a également indiqué que le déficit commercial de la France pourrait continuer à se creuser en 2022. « On pense que l’impact des prix de l’énergie sur l’année 2022 sera tout aussi lourd voire plus lourd qu’en 2021 », a estimé M. Riester.