Forum du dialogue parlementaire sud-sud: une nouvelle vague de droits socioéconomiques est nécessaire
Dans la déclaration finale du forum, organisé vendredi par la Chambre des conseillers sous le Haut patronage du Roi Mohammed VI, les participants ont relevé que la phase de reprise économique et sociale, suite aux retombées et impacts sans précédent de la pandémie du coronavirus, comporte un ensemble de défis énormes ayant trait principalement à la nécessité de réunir les conditions de l’émergence d’une nouvelle vague de droits socioéconomiques et de renforcer la souveraineté alimentaire, sanitaire et énergétique des Etats, parallèlement à l’édification d’un nouvel ordre mondial de coopération fondé sur des bases justes et équitables pour tous les Etats du monde, et ceux du Sud en premier. Ainsi, ils ont exhorté la communauté internationale à s’engager immédiatement pour consolider la confiance dans les voies de coopération internationale au développement, affermir la solidarité internationale, réhabiliter les mécanismes de flux d’investissements dans les pays du Sud et assurer la proximité des filières de production créatrices de richesse des sources de matières premières, comme mesures essentielles afin de garantir une reprise juste, équitable et durable. A cet égard, le forum a souligné la nécessité pour les pays du Sud en général de redéfinir leurs priorités économiques afin de réunir les conditions de bâtir ce rêve commun du positionnement efficace sur l’échiquier économique mondial post covid, et ce à travers l’intensification des efforts pour réussir l’accès à la quatrième révolution industrielle, en réhabilitant les secteurs industriels, de formation et des services afin de bénéficier du grand potentiel de notre jeunesse en matière de créativité d’innovation et de promotion de la création de richesses et d’opportunités à travers les startups innovantes.
Il s’agit également de la création de fonds sectoriels pour financer les projets de développement au sein de l’espace économique dans l’Afrique, le Monde arabe et l’Amérique latine, parallèlement à la facilitation du financement des entreprises et des co-investissements dans les domaines industriels, agricoles et de services, en tant qu’étape préliminaire pour l’élaboration « d’un agenda d’essor global » avec des objectifs et des indicateurs à même de contribuer à réaliser de forts taux d’intégration économique.
Les participants ont également insisté sur le renforcement de la coordination des Etats du Sud pour un plaidoyer commun dans le chantier de la réforme de l’Organisation Mondiale du Commerce, afin de défendre les intérêts commerciaux aux niveaux parlementaire, gouvernemental et des Nations Unies.
Ils ont aussi plaidé pour la réforme effective des mécanismes de financement internationaux afin d’assurer un traitement spécial des pays du Sud qui prenne en compte leurs particularités socio-économiques ; la création d’un fonds mondial, auquel contribueront les grandes puissances, les multinationales et les banques d’investissement afin d’accompagner la reprise des pays du Sud suite aux retombées de la pandémie et de financer les stratégies de renforcement de la sécurité stratégiques dans ses dimensions énergétique, sanitaire et alimentaire.
Selon les participants, le renforcement de la connexion logistique entre nos pays sur le plan maritime et aérien s’avère également nécessaire en vue de faciliter les échanges de marchandises et de favoriser les flux commerciaux internationaux entre l’Afrique, le monde arabe et l’Amérique latine, tout en favorisant l’intégration des chaînes de valeur régionales et en consolidant les financements destinés au soutien de la localisation conjointe des activités créatrices de valeur ajoutée et d’emplois.
Ils ont appelé à une réflexion future sur une stratégie pratique pour réduire les barrières douanières et faciliter leurs mesures pour encourager l’échange commercial, tout en cherchant des procédures compensatoires des effets résultant d’une telle réduction sur certaines parties qui en seraient potentiellement affectées. La déclaration finale a invoqué dans ce cadre les principes fondateurs du sommet d’Abuja des chefs et présidents d’Etat et de gouvernement d’Afrique et d’Amérique latine, tenu au Nigéria en 2006, qui ont été réitérés lors des sommets de l’île Margarita au Venezuela en 2009 et de Malabo en Guinée Equatoriale en 2013, en sus des positions et engagements faits par les chefs et présidents d’Etat et de gouvernement des pays du Monde arabe et d’Amérique latine lors des sommets tenus dans la capitale brésilienne Brasilia en 2005 et dans la capitale Qatarie Doha en 2009 et la capitale d’Arabie Saoudite Riyad en 2015.
Le Forum du dialogue parlementaire Sud-Sud, marqué par la présence de représentants des sénats de plus de 31 pays des trois groupes géopolitiques, se veut un mécanisme parlementaire et un espace de plaidoyer et d’exploration des nouveaux domaines de coopération multidimensionnelle, selon une logique de partenariat stratégique et de solidarité fondé sur la proximité et l’action participative efficace et effective.