Cameroun : des milliers de partisans célèbrent à Yaoundé les 40 ans de Paul Biya au pouvoir
A bientôt 90 ans, Paul Biya est le deuxième chef d’Etat au monde encore vivant à la plus grande longévité au pouvoir –monarchies exceptées–, derrière son voisin Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de la Guinée équatoriale depuis plus de 43 ans, qui brigue un 6-ème mandat le 20 novembre prochain.
Sur l’esplanade de l’Hôtel de Ville de la capitale Yaouné, à l’appel de son parti Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), plusieurs milliers de partisans ont crié et dansé au rythme d’une sono diffusant des chansons en l’honneur du chef de l’Etat. Plusieurs membres du gouvernement étaient présents aux festivités, dont le Premier ministre Joseph Dion Ngute et le président du Sénat, Marcel Niat Njifenji. Les partisans se sont massés vêtus de chemises, robes, casquettes et d’écharpes aux couleurs vives à l’effigie de Paul Biya : marron et blanc pour les aînés du parti, bleu pour les femmes et violet pour les jeunes, indiquent des médias présents à la cérémonie.
Un immense portrait déployé sur la façade de la mairie était frappé du slogan: « Un Président d’exception » en français et anglais, les deux langues officielles du Cameroun, qui a acquis son indépendance en 1960 de la France et, pour une petite partie anglophone dans l’ouest, du Royaume-Uni en 1961, rapportent des médias.
« Quarante ans à la tête de la Nation, ça ne s’usurpe pas, ça se gagne et ça se mérite, ce n’est pas à la portée de qui veut mais plutôt de qui peut », a déclaré à l’ouverture des festivités, Jean-Marie Abouna, maire du Ier arrondissement de Yaoundé.
Le Cameroun est confronté à de lourds défis, notamment sécuritaires, avec la lutte contre les jihadistes dans l’Extrême-Nord et un conflit sanglant dans les deux régions peuplées par la minorité anglophone dans l’ouest, entre l’armée et des groupes indépendantistes, les deux camps commettant crimes et atrocités contre les civils, selon l’ONU et des ONG.