Birmanie: la France demande « les droits politiques » pour les Rohingyas
La France a salué mardi la tenue d’élections législatives en Birmanie, en demandant que soient garantis les droits politiques et économiques de la minorité musulmane des Rohingyas, violemment persécutés depuis des années.
Le parti au pouvoir de la prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, très critiquée à l’international pour sa gestion de la crise des Rohingyas mais toujours adulée par une majorité de la population, a revendiqué lundi « une victoire écrasante » même si les résultats définitifs des élections ne seront pas connus avant plusieurs jours.
« Il s’agit d’une nouvelle étape importante dans la construction démocratique de ce pays », a estimé le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Les efforts engagés en matière de bonne gouvernance et de réformes démocratiques devront se poursuivre pour permettre le développement économique et social durable du pays et pour garantir les droits politiques et économiques de tous, y compris des Rohingyas ».
La crise des Rohingyas, qui ont fui par centaines de milliers au Bangladesh, vaut au pouvoir birman d’être accusé de « génocide » devant la Cour internationale de justice, plus haute instance judiciaire de l’ONU.
Paris demande aussi à ce que « le processus électoral aille à son terme dans les circonscriptions dans lesquelles le scrutin n’a pas pu se tenir et que les minorités ethniques et religieuses puissent y prendre toute leur part ». Elle « encourage toutes les parties à (…) s’engager autour du gouvernement civil qui sera issu de ce scrutin ».
Cette réaction intervient à un moment compliqué des relations entre la France et le monde musulman. Le président français Emmanuel Macron a promis de ne pas « renoncer aux caricatures », après la décapitation par un islamiste en octobre du professeur Samuel Paty pour avoir montré des caricatures du prophète Mahomet.
Dans certains pays à majorité musulmane, des fidèles ont réagi avec colère. Des portraits de M. Macron ont été brûlés lors de manifestations et une campagne a été lancée pour boycotter les produits français.