L’industrie cinématographique indienne, la plus grande au monde en termes de nombre de films produits, générait en temps prépandémiques un chiffre d’affaires de plus de 30 milliards de dollars. Cependant, les confinements répétitifs avaient coûté au secteur, selon des professionnels, des pertes mensuelles de 54 millions de dollars sans compter les pertes de revenus en termes de ventes liées à la publicité.
Depuis le début de 2022, le 7e art indien se remet en Action et le beau temps semble de retour petit à petit à un secteur qui emploie plus de deux millions de personnes.
En fait, le box-office commence à se redresser et à récupérer les pertes. A titre d’exemple, le long-métrage « Bhool Bhulaiyaa-2 » d’Anees Bazmee sorti en salles en mai dernier est parvenu à générer des recettes de plus de 23 millions de dollars, « Gangubai Kathiawadi » d’Alia Bhatt a eu des gains de 16,5 millions de dollars, tandis que « Bajrangi Bhaijaan 2 » a raflé plus de 49 millions de dollars.
Bien que les salles de cinéma aient rouvert leurs portes après deux années de fermeture pour cause de Covid, plusieurs producteurs jettent leur dévolu sur les plateformes de streaming, communément appelées over-the-top (OTT), sans attendre une sortie en salles.
C’est le cas du long-métrage « Radhe » de la superstar Salman Khan ayant redonné vie à une industrie qui a tant souffert. Le film selon le géant indien de streaming, Zee Studios, a été visionné plus de 4,2 millions fois sur toutes les plateformes le premier jour de sa sortie.
Après une bonne première mi-temps, les cinéphiles s’attendent à un second semestre prometteur avec une programmation alléchante de films dont Laal Singh Chaddha d’Aamir Khan , Shamshera de Ranbir Kapoor, Vikram Vedha de Saif Ali Khan ou encore Cirkus de Ranveer Singh.
Outre les films tournés majoritairement à Bombay, le paysage cinématographique indien est dominé également par des productions en langues Tamil, Telugu, Kannada ou encore le Malayalam.
D’ailleurs, Bollywood, utilisé à l’étranger pour désigner l’industrie cinématographique indienne, est le surnom donné au cinéma de langue hindi. Pour autant, il ne représente pas plus du tiers de la production totale indienne annuelle.
Une nouvelle tendance de films du sud de l’Inde à gros budget, certains d’entre eux servis avec une dose de masculinité élevée couplée de scènes épiques dominent de plus en plus le marché des médias et du divertissement indien, et dans certains cas, faisant leur marque au-delà de l’Inde.
Bien que tournés dans des langues régionales, ces films attirent des millions de téléspectateurs dans les cinémas diffusant des versions doublées et sur des plateformes de streaming sous-titrées.
En tête d’affiche pointe « RRR », ce film en telugu, la quatrième langue la palus parlée du pays, qui relate une histoire de deux héros de la liberté indiens combattant des colonialistes britanniques dans les années 1920. Le film a rapporté jusqu’à 150 millions de dollars dans le monde, depuis sa sortie en mars, selon le siteweb The Numbers.
Selon des critiques, le succès du cinéma du sud de l’Inde s’explique en partie par ses thématiques destinées à un public plus large contrairement aux productions en hindi de Bollywood qui sont devenues de plus en plus occidentalisées, avec un focus sur un public instruit et urbanisé au détriment de 70% de la population qui vit en dehors des villes.
En dehors du pays, le marché des films indiens reste encore très limité en termes de consécration. Malgré le volume élevé de films produits chaque année, les productions indiennes n’ont pas encore réussi à gagner le genre d’attrait mondial du contenu sud-coréen, par exemple, avec des titres primés tels que « Parasite » ou « Squid Game » de Netflix.
En Inde, « ce n’est pas encore arrivé », a déclaré dans ce sens, SS. Rajamouli, le réalisateur du RRR, ajoutant qu’il ne prévoyait pas de changer de style pour plaire à un public mondial plus large.
A Bollywood, les scènes de danses et chants colorés, de combats endiablés, d’amour, et de conflits assorties d’une doses de surréalisme continuent de dominer l’industrie cinématographique indienne. De véritables spectacles colorés qui attirent des millions de spectateurs en Inde et ailleurs et qui font la marque de fabrique du 7e art indien.