Ces sanctions ne seront plus du ressort de l’administration (ministères de la Justice et de l’Intérieur), comme c’est l’usage en Algérie. Elles seront prononcées par une instance composée pour moitié de représentants des journalistes, et pour moitié de personnalités choisies par le président de la République et les présidents du Sénat et de l’Assemblée.
La délivrance des agréments pour la création de journaux, jusque-là soumise au quitus du Garde des sceaux, après enquête policière, source d’arbitraire politique et bureaucratique, sera désormais délivrée par cette même instance.
"S’agissant de l’audiovisuel, il est proposé la création d’une autorité de régulation qui en aura la charge. L’ouverture de l’activité audiovisuelle est proposée aussi sur la base d’une convention qui sera conclue entre la société algérienne de droit privé concernée et une autorité de régulation de l’audiovisuel",indique le communiqué du conseil des ministres.
Dans l’attente d’une loi spécifique
L’ouverture ainsi annoncée reste néanmoins de l’ordre de la perspective, car les nombreux détenteurs de projets de télévisions et de radios privées doivent encore attendre une "loi spécifique" qui doit fixer les modalités d’exercice. Une attente qui risque encore de durer, car le communiqué du conseil des ministres reste muet sur la question du calendrier qui doit fixer les étapes de cette ouverture, considérée par les observateurs comme un des indicateurs de la démocratisation du système politique algérien encore rétif à une mise à jour de son logiciel idéologique.
Ces nouvelles mesures concernant le secteur de l’information s’inscrivent "dans le cadre des réformes politiques profondes" promises par le président Bouteflika dans son discours du 15 avril 20111, explique le communiqué du conseil des ministres.
Jusqu’à une date toute récente, le pouvoir algérien – en particulier le président Bouteflika et son Premier ministre Ahmed Ouyahia – écartait toute perspective d’ouverture de l’audiovisuel, considérant que la société algérienne n’était pas encore "mûre" pour assumer cette forme de pluralisme qui existe pourtant au niveau de la presse écrite depuis 1990.