Sous le titre "Deux années et demie parties en fumée", +Aujourd’hui le Maroc+ souligne que "pour beaucoup d’observateurs, l’annonce de l’Istiqlal de son retrait du gouvernement n’est pas si dramatique qu’elle puisse paraître, peut-être même le contraire dans le sens où c’est un signe de maturité du paysage politique".
"Certes. Mais il y a un gros problème. Depuis plusieurs mois, la machine économique est en panne. Les chefs d’entreprises sont dans une position d’attentisme inquiétante. 2012 a été une année catastrophique et 2013 a très mal commencé", explique l’éditorialiste, précisant que "pour ceux qui espéraient une stabilisation ou une reprise, il faudra attendre, car avec la dernière décision de l’Istiqlal et ce qu’elle induit en termes de reconfiguration partisane, il faut s’attendre à au moins trois à quatre mois de tractations politiques".
Par la suite, une fois une nouvelle équipe reconstituée, poursuit-il, "il faudra lui donner encore au moins six mois pour qu’elle prenne son rythme de croisière", estimant que "ce qui reste de 2013 est quasiment perdu".
De son cô té, +Le Soir Echos+ estime que cette annonce de retrait du gouvernement est une dernière tentative d’affaiblir le premier parti issu des urnes, ajoutant que "le pari est risqué pour Hamid Chabat et sa famille politique, parce qu’au-delà du sentiment que cela peut donner d’un parti qui veut paraître plus fort qu’il ne l’est, les conséquences d’un remaniement, voire d’élections anticipées, ne garantissent d’aucune manière le départ ni l’élimination du PJD".
+Akhbar Al Yaoum Al Maghribia+ s’interroge si le parti de l’Istiqlal est vraiment sérieux dans sa décision de retrait du gouvernement, ajoutant que la première réponse qui vient à l’esprit est non.
"Si Chabat avait été réellement sérieux dans sa décision de quitter le gouvernement et la majorité, il ne se serait pas caché derrière l’article 42 de la constitution", relève-t-il, précisant que si le SG de l’Istiqlal voulait sérieusement et réellement quitter le gouvernement, il aurait accepté la décision du Conseil national sans avoir à revenir au Comité exécutif du parti , il aurait de plus convoqué ses ministres et les aurait obligés à signer la décision de retrait, devant les membres du Conseil national qui auront montré un immense enthousiasme à quitter la majorité, bien que leur parti eut participé dans le passé à des gouvernements pires que l’actuel.
Ce que voulait Chabat c’est notamment adoucir la position de Benkirane quant aux multiples revendications istiqlaliennes, notamment le remaniement du gouvernement, conduire l’attelage gouvernemental en commun avec Benkirane, qu’il ne laissera plus se poser en leader car cela ne sert pas les intérêts futurs du Secrétaire général de l’Istiqlal et pouvoir protéger les bastions du parti dans les administrations, souligne-t-il, estimant que le patron de l’Istiqlal se présente comme une arme contre le PJD, dans cette phase de notre histoire et de l’intérieur même de la majorité, après l’échec d’autres partis, notamment le PAM dans cette entreprise d’affaiblissement du parti islamiste.
+Al Ittihad Al Ichtiraki+ écrit que le retrait du principal allié du PJD, nonobstant toutes les lectures et analyses de cette décision, démontre l’existence d’une véritable crise au sein du gouvernement et de grande scissions entre ses composantes.
Pour l’éditorialiste, cela signifie que nous sommes face à une véritable crise politique dont l’issue n’est pas encore connue et qui sera ouverte à toutes les éventualités et scénarii.
Quant à +Attajdid+, il estime que malgré les conflits partisans, la conjoncture difficile que traverse le Royaume exige du gouvernement de persévérer sur la voie des réformes afin d’assurer une grande mobilisation populaire pour la réussite de ce processus, et de considérer les intérêts supérieurs du pays comme une ligne rouge à ne pas franchir malgré les pratiques de surenchère, de chantage et de pression auxquels se livrent certains partis.
Le vrai patriotisme exige de s’engager avec détermination sur la voie des réformes, de continuer leur mise en Âœuvre et d’apporter des réponses politiques innovantes aux manœuvres de certaines parties qui mettent en jeu les intérêts du pays et profitent de la conjoncture difficile pour exercer du chantage politique, indique-t-il.
Tout le monde attend aujourd’hui de voir les éléments de la réponse à cette nouvelle donne, relève l’auteur de l’éditorial, ajoutant que cette réponse doit mettre l’accent sur le respect des institutions et des intérêts supérieurs du pays, éviter les surenchères et les réactions convulsives, insister sur les réformes et poursuivre leur mise en œuvre.
Sous le titre "Crises", +L’Economiste+ indique que "même si elle n’est encore que virtuelle, la rupture politique était inévitable", ajoutant que "la Constitution joue bien, heureusement, son rô le pour gérer cette situation".
"La crise politique est maintenant ouverte. Paradoxalement, en s’ouvrant, elle perd un peu de son acuité et offre enfin une perspective pour traiter les questions urgentes", fait-il remarquer, soulignant que "l’Istiqlal doit d’ailleurs remettre au Souverain un rapport sur les difficultés du Maroc: C’est la dernière chance pour qu’enfin quelqu’un à Rabat veuille bien s’occuper du plongeon économique du Maroc".
Selon l’éditorialiste, "la question urgente est évidemment l’état désastreux des Finances publiques qui sont en train de mettre tout le pays en panne, un pays que l’on donnait il y a peu comme le petit moteur de la région, celui qui n’a pas de pétrole, mais qui sait travailler".
"Il sait toujours travailler mais la gouvernance des affaires publiques épuise tous ses efforts, dans un immense gâchis", déplore-t-il, relevant que "le gouvernement actuel ou bien ne se rend pas compte des difficultés, ou bien n’a aucune idée de ce qu’il faut faire ou bien espère profiter de l’aggravation de la situation économique".
Et de poursuivre qu’"il n’y a personne pour s’occuper sérieusement des affaires publiques. Sur ce chapitre-là, on est vraiment loin du compte, comme le montre la dernière catastrophe en date, à savoir la chute des investissements qui s’ajoute à l’incapacité de payer les dettes de l’Etat pour former la très mauvaise conjoncture économique, créée par la gestion de deux gouvernements, celui de Benkirane et celui d’Abbas El Fassi".