"Personne ne doit s’approprier ce dossier et aucun Etat ne peut jouer seul un rô le clé. C’est la grande leçon de cette crise", a déclaré mardi à la MAP, M. Danjean à l’issue de ses entretiens à Bruxelles avec le président de la commission Affaires étrangères à la Chambre des représentants, Ali Kébiri.
M. Danjean a précisé que "l’Algérie seule n’a pas la clé" et que le Mali ne peut se relever seul de cette crise. Il faut que les pays d’Europe, du Maghreb et du Sahel travaillent ensemble pour trouver une solution à ce dossier. C’est une Âœuvre collective", a-t-il souligné, notant que l’UE insiste beaucoup dans sa stratégie pour le Sahel sur la coopération régionale et doit en faire une priorité et quasiment une condition pour le développement de cette région.
L’eurodéputé a en outre affirmé que "les événements du Mali et d’Aïn Amenas ont sans doute ouvert les yeux aux autorités algériennes sur la nécessaire coopération", notant que dans ce dossier très complexe de l’instabilité au Sahel et au Mali, chacun doit pouvoir apporter sa contribution à hauteur de ce qu’il perçoit être un enjeu pour lui.
Le président de la sous-commission sécurité et défense au Parlement européen a également fait observer que les destins des pays européens et africains sont interconnectés et interdépendants et que l’insécurité au Sahel ne peut pas laisser indifférent la stabilité au Maghreb et de l’Europe.
"Entre le Sahel et l’Europe il n’y a qu’une frontière qui est le Maghreb. C’est donc une évidence pour l’UE et le Maghreb de travailler ensemble et de coopérer pour mettre fin aux réseaux terroristes et criminels qui déstabilisent toute la région du Sahel. C’est un impératif et c’est une exigence fondamentale", a insisté M. Danjean.
Après avoir indiqué que la stratégie de l’UE pour le Sahel comprend deux volets étroitement imbriqués qui sont la sécurité et le développement, M. Danjean a affirmé que dans cette approche-là, "il y a la place pour un fort partenariat avec le Maroc", un pays qui a des savoir-faire, des connaissances et de l’expertise.
D’ailleurs, a-t-il poursuivi, le président français a bien insisté, lors de sa récente visite au Maroc, sur l’apport tout à fait décisif que peut avoir le Maroc dans l’appui de tout ce que l’UE entreprend dans son ensemble.
Sur le plan sécuritaire, la coopération antiterroriste entre le Maroc et l’UE est intense à travers l’échange d’information, et le cas échéant, des opérations et sur le plan militaire il faudra réfléchir à ce que peuvent apporter les forces marocaines dans une mission des Nations-Unies qui est appelée à prendre le relais des forces françaises au Mali, a-t-il souligné.
M. Danjean s’est, en outre, dit frappé au Mali par le besoin de ce pays de revitaliser ses institutions et son économie, ajoutant que Bamako compte beaucoup sur ses voisins du nord dont le Maroc fait partie et dont le "rôle est reconnu par tous".