Crise entre Paris et Rabat : le Maroc « ne veut pas être regardé de haut » (IFRI)
Mansouria Mokhefi, responsable du programme Maghreb à l’Institut français des relations internationales (Ifri), professeur à la New York University, a souligné que le Maroc qui est un « partenaire incontournable et stable de la France et de l’Europe », « ne veut pas être regardé de haut ».
"Le président français a salué à plusieurs fois les efforts de stabilisation du Maroc, l’adaptation au “printemps arabe” et la rapidité avec laquelle le Roi a appelé à une nouvelle Constitution », a-t-elle ajouté.
Rappelant que les tensions ont débuté le 20 février, avec l’annonce du dépôt de plaintes contre le directeur général de la surveillance du territoire du Maroc, elle a noté que ces « tensions ont été aggravées par la médiatisation de propos désobligeants à l’égard du Maroc prêtés à l’ambassadeur de France à l’ONU et démentis ».
« Les propos prêtés à l’ambassadeur de France à l’ONU sont perçus comme une humiliation par les Marocains. Le président français a téléphoné au Roi du Maroc pour s’excuser. Mais ces frictions prennent de l’ampleur (…) », a-t-elle relevé.
« La réaction marocaine est d’autant plus vive que le pays se considère comme un îlot de stabilité indispensable dans la région. La Libye et la Tunisie connaissent des turbulences. On peut avoir des doutes sur l’avenir immédiat de l’Algérie », a souligné M. Mokhefi. Avant de préciser le Maroc « se sent plus fort, notamment grâce à son développement économique et à ses solides appuis du côté des États-Unis et dans différentes capitales africaines».