Sahara: le Maroc évalue la position suédoise et réfléchit au principe de la réciprocité (El Khalfi)
Le Maroc, tout en évaluant la position suédoise au sujet de la question du Sahara, « réfléchit, de manière sérieuse, à prendre des mesures similaires à l’égard de la Suède, conformément au principe de la réciprocité », a annoncé, jeudi, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, M. Mustapha El Khalfi.
Cette position de la Suède, qui s’inscrit en faux des résolutions de l’ONU, a dépassé le territoire suédois pour toucher l’Union européenne où des campagnes ont été lancées pour voter contre des accords entre l’UE et le Maroc, tout en mobilisant d’autres pays à adopter la même position, en plus du soutien apporté par la Suède à certaines organisations non gouvernementales internationales et marocaines pour les encourager à adhérer à ces politiques, a souligné le ministre, dans un communiqué lu lors d’un point de presse à l’issue du Conseil de gouvernement tenu sous la présidence du chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane.
A la lumière de cette situation, qui dure depuis plusieurs années, le Conseil de gouvernement espère que la Suède révise sa politique et ses positions sur la question nationale et revoit sa politique économique à son sujet, "sinon nous irons plus loin dans notre riposte suivant le principe de la réciprocité", a-t-il averti.
"Nous nous orienterons vers le boycott des sociétés suédoises, conformément au principe de la réciprocité, après les campagnes de boycott des entreprises marocaines et la présentation à la justice des entreprises suédoises qui ne respecteraient pas la politique suédoise", a précisé le ministre, expliquant que la balance commerciale est largement déficitaire au profit de la Suède, du fait que les exportations suédoises vers le Maroc sont près de sept fois plus que les exportations marocaines à destination de ce pays.
M. El Khalfi a rappelé dans ce cadre que le Maroc est fort de par sa position, ses réformes, son capital et ses choix, ainsi que par les politiques qu’il a adoptées et qui ont été couronnées, suite à la révision constitutionnelle, par le lancement du chantier de la régionalisation avancée et l’organisation des différentes opérations électorales nécessaires pour asseoir les institutions de cette régionalisation.
Le Maroc, a-t-il ajouté, est également fort par les politiques qu’il a lancées dans les domaines économiques et sociaux dans le sillage du lancement du Modèle de développement des provinces du Sud et des réformes sociales dédiées à réhabiliter dans ses droits le citoyen marocain, comme l’Initiative nationale pour le développement humain et le Code de la famille (Moudawana), en plus des réformes entamées dans le domaine juridique, comme la réforme de la Justice militaire, l’instauration du Conseil national des droits de l’Homme et la création de Commissions régionales des droits de l’Homme.
Tout au long des dernières années, le Conseil de sécurité n’a pas cessé de saluer dans ses résolutions ces "initiatives importantes", en plus des acquis considérables réalisés grâce à l’Instance équité et réconciliation qui ont permis au Maroc de tourner la page des violations passées.
Il a été également question du traitement responsable et courageux des questions liées à l’identité marocaine et qui ont été consacrées dans la nouvelle Constitution qui met en valeur les composantes de l’identité marocaine, dont l’affluent sahraoui-hassani, outre l’adoption de politiques efficaces dans les domaines de la culture, de l’enseignement et des médias, favorisant le respect de la spécificité culturelle sahraouie et sa valorisation pour en faire un des leviers du rayonnement du Royaume.
Ces réformes sont le fruit de la convergence des différentes volontés nationales sous la conduite du Roi Mohammed VI pour aller de l’avant sur la voie de l’édification d’un Maroc développé qui occupe la place qui lui sied parmi les pays émergents, a noté le ministre.