Le rapport de 90 pages comportant 37 propositions, a été présenté par le député socialiste Sébastien Pietrasanta, qui plaide pour un suivi plus individualisé des jeunes aspirants au jihad lors de leur retour en France.
Le document relève que 200 Français sont rentrés au pays après avoir combattu dans les rangs de Daech, mettant l’accent sur la nécessité de les prendre en charge pour leur insertion dans la société.
Dans une déclaration à la presse, le parlementaire français, auteur de ce rapport, considère que la prison n’est pas la seule réponse efficace pour éradiquer le phénomène de radicalisation.
"Des gamines de 14-15 ans qui se sont faites happer par les réseaux sociaux et à qui on a promis la belle vie en Syrie ne peuvent être traitées comme ceux qui combattent et qui égorgent", a-t-il fait valoir, expliquant qu’il y a une extrême diversité des profils de ces aspirants au jihad.
Le député français propose que la réponse judiciaire soit adaptée et qu’il n’y ait plus de placement systématique en détention, préconisant la mise sur pied d’alternatives à la prison, notamment le suivi dans des centres de déradicalisation proposant une prise en charge psychologique, l’obligation pour un mineur rentré de Syrie à être suivi au quotidien par un tuteur chargé de le réinsérer ou la création de groupes de dialogue avec des repentis.
"Concrètement, la prison doit être réservée aux djihadistes les plus dangereux, ceux qui ont appris à manipuler les armes", estime l’auteur du rapport.
Notant que la question religieuse est peu présente dans le phénomène de radicalisation, l’auteur du rapport considère que la plupart des jeunes djihadistes ont connu une situation d’échec, de rupture, et sont en quête de sens ou d’identité.