Les chercheurs n’ont pas trouvé de réelle explication, mais ils ont découvert que l’indice de masse corporelle (IMC) lié à un plus faible risque de mortalité avait augmenté ces 30 dernières années, passant de 23,7 pour la période 1976-1978 à 27 pour la période 2003-2013.
L’IMC est calculé en prenant le poids divisé par la taille au carré.
Ces résultats ont été constatés dans toutes les tranches d’âges, chez les hommes et les femmes en tenant compte des différents facteurs de risque comme le tabagisme, relèvent les chercheurs dont l’étude paraît dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).
De précédents travaux indiquaient déjà que malgré une augmentation de l’IMC moyen ces dernières décennies dans la plupart des pays, la prévalence des facteurs de risques cardiovasculaires paraissait diminuer parmi les obèses.
Pour cette étude, ces chercheurs ont suivi trois groupes représentatifs de la population recrutés à différentes époques.
Il s’agit des 13.704 personnes de l’étude cardiovasculaire de Copenhague de 1976-1978, des 9.482 participants de celle de 1991-1994, et des 97.362 personnes de l’étude de la population générale de Copenhague effectuée de 2003 à 2013.
Les participants ont été suivis jusqu’en novembre 2014.
Les résultats constatés dans tous les échantillons de ces différentes groupes indiquent qu’un IMC optimal de 27 correspond au plus bas risque de mortalité.
Si ces résultats sont confirmés par d’autres recherches, ils pourraient indiquer le besoin de réviser les critères de l’Organisation mondiale de la santé définissant le surpoids. Ceux-ci sont basés sur des données antérieures aux années 1990, selon ces chercheurs.
Ces derniers soulignent toutefois la nécessité de faire des études supplémentaires pour éclaircir les raisons de ce changement de l’IMC optimum pour le risque de mortalité, et voir les implications qui en découlent.
Pour le professeur Naveed Sattar, de l’Université de Glasgow, qui n’a pas participé à cette étude, ces résultats "certes intéressants, ne changent pas les conseils en matière d’obésité, de son traitement et de sa prévention".
"Ces dernières années, alors que les populations devenaient plus grosses, l’accès à des traitements bon marché pour traiter l’hypertension, l’excès de cholestérol et le diabète adulte a contribué à réduire les risques de mortalité", pointe-t-il.
En d’autres termes, "les résultats de cette étude ne signifient pas qu’être en surpoids réduit le risque de mortalité", insiste le professeur Sattar.