"Ce matin, une bombe artisanale fabriquée par les terroristes a explosé dans une mosquée de Mi Chaung Zay", écrit le service de presse du gouvernement birman dans un communiqué publié vendredi soir sur Facebook, sans faire état de victimes, ni préciser l’identité des "terroristes".
Dans une autre zone de la région, plusieurs maisons auraient également été incendiées.
La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la paix très critiquée pour sa gestion de la crise, a expliqué mardi dans un discours sur la crise qu’il n’y avait pas eu de combats depuis le 5 septembre et que l’opération de l’armée était également terminée.
Depuis le 25 août et des attaques de rebelles rohingyas, l’armée birmane a lancé dans l’ouest du pays une campagne de répression. Accusée de viols, de meurtres et d’incendies de villages, l’armée procède d’après les Nations unies à une "épuration ethnique".
Plus de 429.000 musulmans rohingyas ont fui au Bangladesh, soit près de la moitié de cette communauté apatride vivant en Birmanie.
"Cette mosquée est occupée par l’armée depuis le 25 août. Le village se trouve tout près d’un camp de l’armée", a expliqué à l’AFP Chris Lewa du projet Arakan, une organisation de défense des droits des Rohingyas. "D’après les villageois que nous avons eus au téléphone, il n’y a pas eu de victimes mais l’armée a ensuite mis le feu à des habitations et de nombreux villageois ont quitté le village après cet incident".
En Etat Rakhine, des milliers de personnes seraient toujours sur les routes ou cachées dans les forêts et les montagnes, sans moyens de subsistance.
La minorité rohingya de Birmanie est considérée comme l’une des communautés les plus persécutées au monde. Avant la crise actuelle, environ un million d’entre eux vivaient en Birmanie, mais ils sont depuis 1982 des étrangers dans ce pays, qui leur a retiré la citoyenneté.
Vendredi, l’ONU a estimé qu’il faudrait 167 millions d’euros (200 millions de dollars) au cours des six prochains mois pour affronter la "catastrophique" crise humanitaire au Bangladesh.
Pas assez de nourriture, d’eau, des camps difficile d’accès et jonchés d’excréments: la situation dans les camps est de plus en plus complexe pour les ONG et les autorités locales, qui redoutent une catastrophe humanitaire.
AFP