C’est la France qui a attisé la flamme jeudi: la ministre des Sports Laura Flessel a assuré que la France ne mettrait "jamais dans l’insécurité notre équipe".
"Si ça s’envenime et qu’on n’arrive pas à avoir une sécurité affirmée, notre équipe de France resterait ici", a expliqué la double championne olympique.
Elle a cependant mis de l’eau dans son vin le lendemain, se défendant vendredi d’avoir envisagé un "boycott" des prochains JO d’hiver.
"En général, ce sont toujours les journalistes qui parlent de boycott avant les Jeux. Mon rôle, c’est de préserver, de protéger cette équipe de France", a-t-elle souligné.
Première responsable politique à émettre un doute sur la participation d’une équipe nationale aux JO, Flessel avait rapidement été imitée par l’Autriche et l’Allemagne.
Vienne, par la voix du président de son comité olympique, a ainsi expliqué que "si la situation se dégrade et la sécurité de nos sportifs n’est plus garantie, nous n’irons pas en Corée du Sud".
Même son de cloche en Allemagne, autre nation phase des sports d’hiver. Du côté de Berlin, on indique ainsi que l’Allemagne étudiera "en temps utile" la question de l’envoi d’une équipe à PyeongChang.
Face à ces désistements potentiels, la réponse ne s’est pas fait attendre. Vendredi, le comité international olympique et le comité national olympique et sportif français ont tenté de calmer le jeu.
"La sécurité des athlètes et leur bien-être sont évidemment la préoccupation principale du CIO", a ainsi assuré l’instance internationale dans un communiqué.
"Nous sommes en contact avec les chefs de gouvernements concernés et les Nations unies et personne, dans aucune discussion, n’a exprimé de doutes sur les jeux Olympiques d’hiver 2018", a expliqué le CIO.
Dans la foulée, le CNOSF, a précisé sa position, réaffirmant suivre "très attentivement le dossier PyeongChang 2018" et expliquant que "rien à ce jour ne conduit à imaginer que les conditions d’organisation des jeux Olympiques d’hiver ne satisfassent pas ces impératifs" de sécurité des athlètes.
La défiance envers la sécurité des jeux n’a pas embrasé toute l’Europe. L’Italie s’est dite rassurée par le discours CIO. La Suède, de la voix de son ministre des sports, a exprimé son inquiétude "que certains pays envisagent de ne pas participer". Le porte-parole du comité olympique néerlandais a lui indiqué que malgré la tension diplomatique sur la péninsule, "tant que les choses restaient en l’état" il n’y avait aucune raison d’émettre des réserves.
Malgré l’escalade verbale entre le président américain Donald Trump et le leader nord-coréen Kim Jong-Un, les Etats-Unis se sont dits "persuadés de la capacité du comité d’organisation de PyeongChang d’organiser de grands Jeux".
"Nos préparatifs se poursuivent sérieusement et, comme pour tous les Jeux, nous continuerons de travailler avec le département d’État et les organisateurs locaux pour nous assurer que nos athlètes et toute notre délégation sont en sécurité", a déclaré le responsable du comité olympique américain, Scott Blackmun.
Il y a six jours, lors de la dernière session du Comité international olympique à Lima – à cinq mois des JO de Pyeongchang -, son président Thomas Bach avait répété que la position du CIO "n'(avait) pas changé et notre confiance demeure".
Le 15 septembre, la veille, son porte-parole avait d’ailleurs déclaré: "Il n’y a pas de plan B".
Les Jeux programmés sur la ville de Pyeongchang se dérouleront à 80 km de la frontière avec la Corée du Nord.
Les tensions sont vives dans la péninsule coréenne et la région en raison d’essais nucléaires et de tirs de missiles balistiques intercontinentaux effectués par Pyongyang et d’une surenchère verbale dans les menaces entre le régime Nord-Coréen et les Etats-Unis.
AFP