Financement de l’action climatique: le FMI prône un partage des risques entre secteurs public et privé
“Le changement climatique est l’un des défis de politiques macroéconomiques et financières les plus critiques auxquels les membres du FMI seront confrontés dans les décennies à venir. Les récentes flambées du coût du carburant et de la nourriture – et les risques de troubles sociaux qui en résultent – soulignent l’importance d’investir dans l’énergie verte et renforcer la résilience aux chocs”, relève le FMI dans un blog co-signée par sa directrice générale, Kristalina Georgieva et son conseiller financier, Tobias Adrian.
Aujourd’hui, le niveau actuel de financement qui est d’environ 630 milliards de dollars “n’est qu’une fraction de ce qui est vraiment nécessaire—et très peu va aux pays en développement”, déplore l’organisation basée à Washington.
“C’est pourquoi nous avons besoin d’un changement majeur pour mobiliser les financements publics et, surtout, privés”, ont insisté les auteurs du blog.
Avec 210.000 milliards de dollars d’actifs financiers dans toutes les entreprises, soit environ le double du produit intérieur brut du monde entier, le défi pour les décideurs et les investisseurs est de savoir comment orienter une grande partie de ces avoirs vers des projets d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.
Evoquant les contraintes qui empêchent l’argent de circuler en plus grand volume vers des projets climatiques en dehors des économies avancées, le FMI cite notamment la question des incitations jugées “au cœur du problème”. “Les investisseurs disposent de nombreuses options alternatives pour générer des rendements, y compris les combustibles fossiles en l’absence d’une solide tarification du carbone. Et actuellement, les projets verts dans les marchés émergents et les économies en développement ne justifient pas les risques”, relève-t-on.
Le FMI recommande ainsi de changer les incitations pour les investisseurs nationaux et étrangers par une action “coordonnée et déterminée à travers le secteur public et privé”.
Au-delà du financement, les gouvernements peuvent utiliser plusieurs outils politiques pour aider à attirer le capital du secteur privé vers les opportunités climatiques, notent les auteurs du blog. “Une première priorité est une tarification robuste et prévisible du carbone”, recommandent-ils, expliquant qu’une telle mesure aiderait à générer des incitations à l’investissement privé dans des projets à faible émission de carbone, promouvoir un marché plus prometteur et permettre aux investisseurs de prendre des décisions éclairées sur différents marchés.