L’ambassadrice de France au Maroc, Hélène Le Gal, estime que les » consulats sont extrêmement liés à la question du nombre de Français, et assez peu de Français vivent au Sahara. Il y en a certes quelques centaines qui travaillent dans le secteur du tourisme, mais cela ne justifie pas la création d’un consulat » à Dakhla.
Sur le rôle de la France dans le dossier du Sahara marocain, Hélène Le Gal souligne dans un entretien avec le site « arabnews.fr » que « la France considère que ce dossier n’a que trop duré, qu’il faut trouver une solution. Une solution qui recueille l’agrément de tous. C’est pourquoi nous poussons pour que le secrétaire général de l’ONU nomme un envoyé personnel afin de trouver une solution ».
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« Pour nous, souligne-t-elle dans cet entretien avec Mélinda Mrini, cette solution tourne autour du plan d’autonomie qui a été présenté il y a plus de dix ans par le Maroc, et qui offre des garanties aux populations sahraouies ».
Pour l’ambassadrice, « une relance de ce processus politique sous l’égide de l’ONU nous paraît essentielle, et nous nous activons, que ce soit au Conseil de sécurité des Nations unies ou à New-York. Nous jouons aussi un rôle en participant à des conférences, telle que celles qui se sont tenues au mois de janvier sous l’égide du Maroc et des États-Unis ».
« Nous souhaitons que le dossier avance, et peut-être, justement, les derniers développements (la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara) ouvriront-ils la porte à ces avancées, afin de trouver une solution acceptable et pacifique par tous, qui permette le développement de ce territoire », a-t-elle ajouté.
Récemment, la décision du parti présidentiel “La république en Marche” d’ouvrir une antenne à Dakhla dans les provinces sud du Maroc a provoqué l’ire de l’Algérie. Ce à quoi, le secrétaire d’Etat à l’Europe, Clément Beaune, s’est empressé de répondre en disant « regretter » la décision de LREM., tout en rappelant la position constante de la France de soutenir la solution de l’autonomie proposée par le Maroc comme étant la seule issue crédible à ce conflit.
Cette sortie de Clément Beaune à l’Assemblée nationale traduit la pression des lobbies pro-algériens sur la France, qui demeure toutefois un précieux soutien à l’international de la démarche marocaine.
Ce couac pose quant même la question: la France est-elle réellement libre et souveraine dans ses choix diplomatiques à l’égard des pays du Maghreb ou doit-elle à chaque fois caresser les militaires d’Alger dans le sens du poil pour ne pas avoir à subir ni leur surenchère ni les méfaits de leurs coups tordus ?