Sept manifestants du Hirak, détenus depuis le 5 avril à la prison d’El Harrach à Alger, ont entamé jeudi dernier une grève de la faim pour dénoncer les conditions de leur incarcération, selon Me Meriem Kasmi, membre du collectif de défense.
Alors qu’ils faisaient déjà partie du groupe des 22 détenus grévistes de la faim du 6 au 25 avril, les 7 manifestants ont décidé de reprendre leur action de protestation après avoir été victimes de « maltraitance », d’après Me Kasmi, cité par les médias algériens.
Les sept détenus sont victimes d’actes « discriminatoires », selon leur avocate, qui explique qu’ils « sont privés d’effectuer des achats en prison alors que le couffin est interdit à cause du covid-19 ».
La même source a ajouté que ces détenus sont également privés d’aller aux parloirs et n’ont pas été en contact avec leurs avocats depuis onze jours.
« Au vu du nombre important des activistes placés en détention à la prison d’El Harrach, à savoir une trentaine, les détenus sont répartis en groupes lors de chaque visite et les sept manifestants sont à chaque fois laissés en dernier. La durée de la visite est limitée. Elle s’achève avant qu’ils aient atteint leur tour et les avocats repartent sans pouvoir les voir », a-t-elle précisé.
Le groupe de sept a été arrêté, auprès de quinze autres manifestants, le 3 avril dernier à Alger-centre après une tentative de marche.
Les 22 ont été placés sous mandat de dépôt à la prison d’El Harrach le 5 avril pour « incitation à attroupement non armée », « attroupement non armée », « atteinte à l’unité nationale » et « outrage à corps constitué ». Ils ont entamé une grève de la faim le lendemain et l’ont suspendue le 25 avril.
Un appel contre le mandat de dépôt a été introduit par leurs avocats auprès de la chambre d’accusation près de la Cour d’Alger. Cette dernière a statué le 21 avril, rejetant l’appel des avocats et maintenant les 22 détenus en prison.