Le Maroc devrait connaître en 2020 sa pire récession depuis 1996, avec une contraction de plus de 5% de son PIB, du fait de la pandémie de Covid-19 mais aussi d’un faible rendement agricole, a annoncé mardi la Banque centrale du royaume (Bank Al-Maghrib).
« Au niveau national, pâtissant de l’effet conjugué de la sécheresse et des restrictions pour limiter la propagation du Covid-19, l’économie accuserait (…) une contraction de 5,2% en 2020, la plus forte depuis 1996 », a indiqué Bank al-Maghrib (BAM), au terme de sa réunion trimestrielle.
Même si l’institution a dit s’attendre à un rebond de 4,2% en 2021, elle a mis en garde contre une « reprise plus lente de l’activité ou de la persistance de la faiblesse de la demande étrangère et des perturbations des chaînes d’approvisionnement. » Dans ce cas, « la récession serait beaucoup plus profonde », a-t-elle relevé.
L’an dernier, le Maroc avait enregistré un taux de croissance de 1,5% contre 2,7% en 2018, du fait, déjà, d’une mauvaise pluviométrie. L’agriculture est le premier secteur contribuant au PIB, devant le tourisme et l’industrie.
Face à la pandémie de nouveau coronavirus, le royaume a mis en place dès la mi-mars un confinement des plus stricts. A ce jour, il apparaît relativement épargné, avec moins de 10.000 contaminations et 212 décès pour un population de 35 millions d’habitants.
Début juin, les autorités ont toutefois annoncé un déconfinement très progressif, avec le maintien de restrictions dans les grandes villes et la prolongation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 10 juillet.
Sur le marché du travail, la Banque centrale marocaine, s’appuyant sur une enquête du Haut commissariat au plan (HCP), a par ailleurs fait état mardi d’une destruction de près de « 726.000 postes, soit 20% de la main d’oeuvre des entreprises organisées ».
S’agissant des comptes publics, la BAM a dit prévoir un déficit budgétaire de 7,6% du PIB en 2020, contre 4,1% l’an dernier.
Dans ce contexte économique difficile, elle a annoncé une nouvelle réduction de son principal taux directeur, « de 50 points de base », ce qui le ramène à 1,5%.