Le Code électoral consensuel de 1992 a été complètement revu et seules resteront certaines survivances dont le passage à l’isoloir, l’abaissement de l’âge électoral de 21 à 18 ans, la présence des candidats à toutes les étapes jusqu’à la commission nationale de recensement des votes, a expliqué le ministre chargé des élections Cheikh Guèye au sujet de la mouture du nouveau code.
Une commission technique sur le Code électoral a été mise sur pied pour le toilettage du Code électoral, sous la supervision d’un Comité de veille où sont présents les ambassadeurs de l’Union européenne et des Etats-Unis, en qualité d’observateurs.
Le ministre chargé des élections, une fonction crée récemment pour accéder aux revendications de l’opposition concernant la neutralité du ministère de l’intérieur dans l’organisation de l’élection présidentielle, avait tenu auparavant à affirmer que "toutes les modifications de l’ancien code le seront sur la base du consensus de tous les acteurs". Le projet de loi sera soumis dans les prochains jours à l’appréciation de l’assemblée nationale sénégalaise.
Dans le souci de ce consensus politique, le gouvernement sénégalais tient à préciser que le projet de loi sur le nouveau Code électoral a été adopté "sous réserve de la suppression du bulletin unique".
La question du bulletin unique fait l’objet d’une nette divergence de vues entre la majorité présidentielle et l’opposition. En effet, le président sénégalais Abdoulayé Wade avait rejeté la proposition de la commission technique d’instaurer un bulletin unique à quelques mois du scrutin présidentiel.
Si dans le camp de la majorité on évoque "des problèmes de délai et des risques de confusion chez les électeurs", la coalition de l’opposition "Benno Siggil Senegaal" estime que, contrairement aux bulletins multiples, le bulletin unique "permet de réduire les risques de fraudes".
A trois mois du scrutin présidentiel du 26 février, une dizaine de candidats se sont annoncés pour briguer la magistrature suprême du pays, dont l’actuel président Me Abdoulayé Wade (Parti démocratique sénégalais, PDS au pouvoir) candidat à sa propre succession.
La coalition de l’opposition "Bennoo Siggil Senegaal", regroupant plusieurs partis politiques et des associations de la société civile, n’est pas encore parvenue à désigner un "candidat unique" en raison de rivalités entre deux composantes majeures de ce collectif.