"Le ministre de l’Intérieur Najem Gharsalli a pris une série de mesures administratives et disciplinaires après des abus de pouvoir, en (…) limogeant le chef du district de la police de Monastir (centre-est) et en le remplaçant par un autre agent. Il a également décidé de limoger des agents du district de la Marsa (banlieue nord de Tunis) pour la même raison", a affirmé le ministère dans un communiqué.
Contacté par l’AFP, le porte-parole du ministère Mohamed Ali Aroui a indiqué que quatre membres des forces de l’ordre étaient en tout concernés par ces mesures dans le cadre "d’affaires liées à des cafés ouverts durant le jeûne", en refusant de fournir davantage de précisions.
Le propriétaire d’un café de Monastir, Mustapha Farès, a décrit à l’AFP par téléphone des scènes violentes.
Mercredi matin, "le chef du district, accompagné d’agents, est entré et a commencé à insulter les clients, à les brutaliser. Il a ensuite frappé une serveuse avec une chaise qu’il brandissait", a-t-il raconté.
"Il l’a suivie dans la rue et l’a frappée devant les gens", a-t-il ajouté. "Elle a fait établir un certificat médical et j’ai porté plainte devant le tribunal de Monastir".
Largement partagée sur les réseaux sociaux, une courte vidéo présentée comme étant de l’incident et semblant provenir d’une caméra de surveillance montre plusieurs personnes sortir d’un établissement dans la panique. Un homme en costume poursuit ensuite une jeune femme dans la rue avant de la pousser brutalement, de lui arracher son téléphone portable, pour le jeter, et de la frapper.
En Tunisie, la plupart des cafés et restaurants ferment la journée pendant le ramadan, mois de jeûne sacré musulman. Ceux qui restent ouverts le font discrètement, certains établissements tapissant leurs vitres de journaux pour éviter que leurs clients ne soient vus de l’extérieur.
Aucune loi n’interdit de manger ou de boire en public pendant le ramadan, mais selon M. Aroui, seuls les cafés dans les zones touristiques et dans les centres commerciaux sont autorisés à rester ouverts.
"Ces mesures sont appliquées depuis des décennies", a-t-il dit.