Un tiers des immigrés vivent sous le seuil de pauvreté: Les chiffres de l’Insee sont alarmants
Huit millions de personnes en France vivent avec 908 euros par mois selon une étude de l’institut français des statistiques portant sur l’année 2007. C’est près de 13,5% de la population totale. Les familles monoparentales sont les plus exposées, les chômeurs ainsi que les personnes vivant dans un ménage immigré.
En examinant le niveau de vie par individu, sachant que les ménages immigrés disposent d’un revenu moyen de 2.120 euros par mois contre 2.810 pour les ménages non immigrés, le fossé se creuse davantage. Le revenu moyen pour les personnes d’un ménage immigré est de 1.220 euros par mois, soit une amputation d’un tiers par rapport au revenu d’un ménage non immigré.
L’une des raisons invoquées est la taille des familles. Pour Jean-Louis Lhéritier, chef du département à l’Insee, dans les ménages immigrés , « il y a souvent plus de bouches à nourrir, plus de chômage, moins d’apporteurs de ressources, qui sont globalement moins diplômés ou moins qualifiés ». Ces facteurs expliqueraient la moitié des écarts de niveau de vie.
Cette différence de niveau de vie persiste même si les caractéristiques sont identiques (même sexe, même tranche d’âge même catégorie socioprofessionnelle).L’étude « les revenus et le patrimoine des ménages », note que les prestations sociales occupent une part plus importante chez les ménages immigrés (13,8%) que chez les non immigrés (4,6%). Cela s’explique par le fait que chez les premiers il y a plus de familles monoparentales et nombreuses
L e chiffre de 36,4% correspond également au seuil de pauvreté dans la population de chômeurs. Quant au risque d’être pauvre, il demeure toujours, en étant 4,7 fois supérieur si on est au chômage. Pour ceux qui occupent un emploi, rien n’est moins sûr.Travailler ne signifie pas être à l’abri de la pauvreté. Et pour cause, 1,9 million de personnes en emploi vivent en dessous du seuil de pauvreté. Ces disparités s’expliquent également par les écarts dans les rémunération.Les salariés du privé, souvent dirigeants ou financiers sont payés sept fois plus que la moyenne des salariés à temps complet et ont bénéficié de hausses de salaire substantielles
A l’autre bout de l’échelle, les inégalités se creusent par le haut précise l’Insee entre Français les plus aisés et le reste de la population. Entre 2004 et 2007, la moyenne des très hauts revenus a augmenté plus rapidement que celle de l’ensemble de la population.
Bien que ces personnes à très haut revenus ne représentent que 1% de la population, elles perçoivent 5,5% des revenus d’activité, 32% des revenus du patrimoine et 48% des revenus exceptionnels déclarés(plus-values, levées d’options).
L’étude révèle aussi une nette augmentation du nombre de personnes riches. Durant la même période 2004 2007, 70% ont gagné 500 000 euros par an et 28% plus de 100 000 euros par an. Les plus aisés sont les 50-64 avec près de 25 000 euros annuels.Idem pour le nombre de redevables à l’impôt sur la fortune (ISF), passé de 336 000 foyers redevables au titre de 2004, à 528 000 en 2007. Cette évolution correspond principalement selon l’Insee à une valorisation des actifs immobiliers et mobiliers possédés.
Alors que les mieux pourvus s’enrichissent, les plus défavorisés sont frappés de plein fouet par la crise économique et sociale. Certains voient dans la situation qui prévaut chez 36% des immigrés, une forme d’ échec de l’intégration.
Encadré
L’Insee désigne comme immigrée une personne née à l’étranger ou de nationalité étrangères même si elle a été naturalisée française. L’institut n’a pas pris en compte les ménages mixtes dans son rapport qui porte sur l’année 2007.
Le seuil de pauvreté, de 908 euros par mois en 2007, correspond à 60% du niveau de vie médian qui était lui même de 1.510 euros par mois.