Les avertissements et tirs de sommation étant restés vains, expliquent les autorités, des agents de la Garde nationale ont été amenés à ouvrir le feu "dans le cadre de la légitime défense".
Le communiqué fait état d’un mort et de deux blessés parmi "les assaillants" et de plusieurs blessés, dont deux qui se trouveraient dans le coma, dans les rangs de la Garde nationale.
Selon le syndicaliste Mohamed Fadhel, un jeune homme de 18 ans, Mohamed Ammari, a été tué d’une balle dans la poitrine. La tension avait baissé samedi à Menzel Bouzayane mais des escarmouches étaient encore signalées dans la ville dont les accès demeuraient interdits, a-t-il déclaré à l’agence de presse lors d’un entretien téléphonique.
Les troubles ont débuté le 25 décembre à Sidi Bouzid, chef-lieu de la région situé à 265km de Tunis, à la suite d’une tentative de suicide d’un jeune homme qui s’est aspergé d’essence et immolé par le feu devant la préfecture. Ils se sont étendus à plusieurs autres villes lorsque, quelques jours après, un autre jeune chômeur s’est suicidé par électrocution en escaladant un pylône de haute tension.
Principale formation de l’opposition légale, le Parti démocratique progressiste (PDP) dénonce une "véritable crise". Pour le porte-parole du comité de soutien aux populations de Sidi Bouzid, Attia Athmouni, il s’agit du "cri d’une jeunesse pour qui la vie et la mort s’équivalent désormais dans une région marginalisée et démunie".
Le fondateur du PDP, Me Néjib Chebbi, rapproche les événements de Sidi Bouzid de ceux de Gafsa en 2008 et dans d’autres régions, comme autant de "sonnettes d’alarme". Lors d’une conférence de presse, la secrétaire générale du PDP vendredi soir, Maya Jribi, en a attribué la cause à "l’injustice sociale" et aux "horizons bouchés" pour les populations des régions de l’intérieur. Elle a plaidé pour des "mesures urgentes" et l’ouverture d’un dialogue avec les parties concernées afin de déterminer les réformes nécessaires.
(Source Associated Press)