Quels défis pour les systèmes financiers du Maghreb ?

L’Institute of International Finance (IIF), une association professionnelle regroupant les plus importants établissements bancaires dans le monde, soit plus de 380 institutions, et dont le siège est à Washington, a organisé lundi au siège d’AMEN BANK à Tunis le colloque des dirigeants des Institutions financières du Maghreb.

Quels défis pour les systèmes financiers du Maghreb ?
Cette manifestation a réuni les responsables du secteur financier des cinq pays du Maghreb, à savoir l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, avec la participation d’institutions financières du sud de l’Europe et du Proche et Moyen-Orient.

La conférence a été présidée par M. Jean Lemierre, ancien président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) avec la participation de M. Charles H. Dallara, directeur général de l’IIF. Les débats ont porté sur le rôle du système financier maghrébin dans la reprise économique dans la région, la réforme du secteur financier dans les pays du Maghreb et son positionnement dans le nouvel environnement régional et mondial, le financement des économies régionales dans le contexte international actuel, et des thèmes connexes.

Les intervenants ont tout d’abord situé l’actualité de la réforme en cours, notamment au niveau de la réglementation financière à l’échelle internationale et son importance pour les pays émergents et le Maghreb. Par ailleurs, ils ont dressé un panorama d’ensemble de la situation de l’économie mondiale et des marchés financiers.

Ces derniers influencent bien évidemment les économies du Maghreb, qui s’adaptent à cette nouvelle donne mondiale par un ambitieux processus de réforme et un nouveau positionnement des institutions financières régionales. Dans ce sens, M. Dallara a estimé que "le monde de la finance a essuyé une période tumultueuse. Mais les banquiers maghrébins ont prudemment géré leurs systèmes financiers. Ils ne sont pas tombés dans les excès commis par leurs homologues américains ou européens".

Et d’ajouter que "les banquiers maghrébins devraient cependant tirer des leçons des expériences douloureuses vécues par leurs confrères dans le monde". Principale leçon de cette crise systémique, leur approche prudente devrait être poursuivie, à un rythme qui leur reste propre, dans un processus leur permettant d’intégrer le système financier international. Pour sa part le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie a constaté que "la crise du système financier international que nous venons de traverser, est intervenue à un moment où les banques maghrébines essayaient d’intégrer ce même système".

Il a ajouté que "la croyance en une régulation par les marchés a révélé ses limites. L’idée qu’un marché tend naturellement vers l’équilibre s’est révélée exagérée. A cause de la bulle provoquée par la spéculation, des pans entiers de l’activité financière ont échappé à tout contrôle. D’où la nécessité de repenser le système financier mondial, qui devrait désormais se fonder sur des pratiques saines, une meilleure transparence des opérations et une régulation institutionnelle plus rigoureuse. L’objectif étant d’éviter la propagation des risques à grande échelle."

En conclusion, le Gouverneur a plaidé pour la recherche d’autres modèles de croissance et pour le remodelage de l’économie mondiale. A cet égard, le Maghreb, à l’instar des autres marchés émergents en pointe, pourrait constituer un refuge pour les investisseurs et les opérateurs économiques internationaux, eu égard au potentiel de croissance que recèlent ses économies nationales.

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