Près de 400 produits pharmaceutiques contiennent des parabènes
Vingt jours après l’approbation de l’Assemblée Nationale de l’interdiction des parabènes, Le Monde édite une liste d’environ 400 spécialités pharmaceutiques contenant les molécules.
Parmi les produits couramment utilisés contenant des parabènes, la liste comprend notamment des crèmes, des sirops anti-toux, des soins pour bébé, des traitements contre les troubles du transit intestinal, les nausées et vomissements, des antibiotiques, des anti-douleurs, des anesthésiants ou encore des formes génériques de certains médicaments. Bien que cette série ne présente que des produits pharmaceutiques, Le Monde souligne également la présence de ces molécules dans des milliers de produits cosmétiques et alimentaires.
Les parabènes sont généralement utilisés comme conservateurs afin d’éviter le développement de champignons et micro-organismes nocifs pour l’homme. Dans le cas de médicaments, la molécule permet également d’empêcher la dégradation et la baisse d’efficacité, voire la nocivité.
Suspectés de troubles endocriniens
Bien que le rôle des parabènes soit indispensable dans les processus de conservation des produits, ces molécules sont suspectées depuis quelques années d’être à l’origine de perturbations endocriniennes. En 2004, l’Agence de sécurité sanitaire, Afssaps, s’était déjà penchée sur son cas suite à la publication d’une étude britannique mettant en évidence la présence de parabènes intacts dans des tumeurs du sein. Selon les auteurs : "Au moins une partie des parabènes présents dans les cosmétiques, l’alimentation et les produits pharmaceutiques peut être absorbée et retenue dans les tissus du corps humains" sans être transformée.
En juin 2005, le Bulletin des vigilances de l’Afssaps établi par ses experts, indique quant à lui que les parabènes "sont peu toxiques et bien tolérés, bien que des réactions allergiques puissent survenir chez certaines personnes". Il souligne toutefois l’existence d’une étude japonaise suggérant "un risque potentiel pour la fertilité masculine". Actuellement le risque des parabènes reste en suspens quant à son rôle dans les processus de perturbations endocriniennes.
Selon le principe de précaution, les députés ont toutefois voté le 3 mai la proposition de loi visant à interdire l’utilisation des phtalates, des parabènes et d’alkylphénols, trois catégories de perturbateurs endocriniens. Bien que l’application de cette loi nécessite l’approbation du Sénat, l’inquiétude a déjà atteint les secteurs industriels concernés. L’adoption définitive du texte devrait les amener à trouver des substituants à ces molécules. Selon Vincent Gazin, responsable de l’unité de toxicologie clinique de l’Afssaps : "Les 400 spécialités pharmaceutiques contenant des parabènes, sous forme méthyle ou propyle, concernent environ 80 firmes titulaires d’autorisations de mise sur le marché".
(Source : Maxisciences)