Portugal : Le « Mouvement du 12 mars » exprime son mécontentement face à la précarité et à la politique d’austérité

Des dizaines de jeunes portugais du "Mouvement du 12 mars", solidaires avec le mouvement de contestation espagnol, participent chaque soir depuis vendredi dernier à une "Assemblée populaire" sur la place de Rossio à Lisbonne, pour exprimer leur rejet de la précarité et de la politique d’austérité.

A l’instar de Puerta del Sol en Espagne, un petit campement a été installé en plein coeur de la capitale autour de la statue D. Pedro IV avec des pancartes et des banderoles sur lesquelles on peut lire notamment "le droit à l’emploi et à l’amélioration des conditions de travail" et "l’heure est au changement".

Pour Joao, un des animateurs de ce mouvement, cette mobilisation autour du slogan "Yès we camp ", est organisée "en signe de solidarité avec les manifestants espagnols mais aussi pour protester contre le plan d’aide négocié avec l’UE et le Fonds monétaire International et les mesures d’austérité drastiques imposées aux Portugais".

Le Mouvement du 12 mars (M12M) est issu de la "génération précaire" (Geraçao à Rasca), un mouvement de jeunes non partisan, laïque et pacifique à l’origine des manifestations du 12 mars dernier qui avaient rassemblé près de 300.000 personnes, à l’appel d’un groupe de quatre jeunes diplô més précaires via Facebook.

Des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues de Lisbonne et d’une dizaine d’autres villes portugaises pour exprimer leur mécontentement face à la montée du chô mage et de la précarité.

Cette manifestation imprévue et improvisée de la "Génération rasca" dite aussi "génération aux abois, précaire, fauchée" s’est avérée être la plus grande manifestation que le Portugal ait connue depuis la révolution des oeillets en 1974.

En raison des difficultés financières du pays qui a été contraint de faire appel le 7 avril dernier à l’aide de l’UE et du FMI, les Portugais sont soumis à de sévères restrictions budgétaires, cumulant hausses d’impô ts et réduction des prestations sociales.

Sur les 5 millions d’actifs portugais, on compte 2 millions de précaires (CDD, stagiaires longue durée, intérimaires, boursiers). Un million d’entre eux sont au régime du "recibo verde" (reçu vert) et contraints d’être en free-lance.

Le "recibo verde", un statut conçu à l’origine pour rémunérer les travailleurs indépendants, s’est généralisé notamment dans la fonction publique, privant ainsi de nombreux droits (congés payés, congés de maternité, indemnités de chô mage, etc.) ces employés devenus prestataires de services.

Les Portugais font également face à la montée du chô mage avec un taux record de 12,4 % enregistré au premier trimestre 2011, période pendant laquelle le pays est entré en récession.

Le plan de sauvetage négocié avec l’UE et le FMI d’un montant de 78 milliards d’euros, imposera sans doute des sacrifices supplémentaires aux Portugais, déjà soumis depuis l’an dernier à une rigueur budgétaire de plus en plus sévère.

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