"Pour avoir commis ces crimes, la chambre condamne M. Ratko Mladic à la prison à vie", a déclaré le juge du tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) Alphons Orie en l’absence de l’accusé, évacué de la salle peu avant pour avoir traité ses juges de "menteurs".
"Les crimes commis se classent parmi les plus haineux connus du genre humain", a martelé le magistrat, considérant que les circonstances atténuantes évoquées par la défense, dont sa capacité mentale affaiblie, "avaient peu ou pas de poids" dans le jugement.
Le fils De Ratko Mladic a annoncé que son père allait faire appel de ce jugement.
Plus de vingt ans après la guerre qui a fait plus de 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés dans les années 1990, Ratko Mladic, 74 ans, a été reconnu coupable de dix chefs d’accusation, dont le génocide de l’enclave de Srebrenica où 8.000 hommes et garçons musulmans ont été tués. Il a été acquitté de l’accusation de génocide dans plusieurs municipalités.
A l’extérieur du tribunal, tout comme à 1.800 kilomètres de là, à Srebrenica (nord-est de la Bosnie), des femmes qui ont perdu leurs époux, leurs fils, leurs proches, pleuraient et se serraient dans les bras.
Créé en 1993 pour juger les responsables présumés de crimes de guerre durant les conflits des Balkans, le TPIY a connu mercredi "une étape importante dans (son) histoire et pour la justice internationale" avant de fermer définitivement ses portes le 31 décembre, a déclaré le procureur Serge Brammertz dans le hall du tribunal.
Mais pour le fils de l’accusé, Darko Mladic, "cette peine est injuste et contraire aux faits, et nous la combattrons en appel pour prouver que ce jugement est faux".
"Aujourd’hui, la justice a été remplacée par de la propagande de guerre", a-t-il encore déclaré, lors d’une conférence de presse, après l’énoncé du verdict.
Le procès en appel de Mladic devrait se tenir devant le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), organisme chargé d’achever les travaux des tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda (TPIR) et pour l’ex-Yougoslavie. Tout comme celui de Radovan Karadzic, son alter ego politique condamné à quarante ans de prison en première instance. (afp)