Paris veut une mise en oeuvre « sans délai » de l’accord-cadre de sortie de crise au Mali

La France salue la signature de l’accord-cadre de sortie de crise intervenue, vendredi soir à Bamako, entre la junte militaire au pouvoir au Mali et la médiation de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a annoncé samedi le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, qui appelle à une mise en oeuvre "sans délai" de cet accord pour le "retour à l’ordre constitutionnel".

M. Juppé a félicité tous les chefs d’Etats de la CEDEAO et en particulier son président, l’Ivoirien Alassane Ouattara, et le médiateur, le président du Burkina-Faso, Blaise Compaoré, ainsi que son représentant, le ministre des Affaires étrangères du Burkina-Faso, Djibril Bassolé, pour "le travail accompli et se réjouit que l’esprit de responsabilité ait finalement prévalu au sein de toutes les parties en présence".

Le ministre français chargé de la Coopération, Henri de Raincourt, devrait appeler samedi les présidents de la Côte d’Ivoire et du Burkina-Faso pour faire le point de la situation et échanger sur les prochaines étapes, selon M. Juppé.

"Dès l’installation des autorités constitutionnelles, la France reprendra sa coopération bilatérale civile et militaire au profit du Mali" et "le futur gouvernement d’union nationale malien pourra compter sur elle pour travailler au renforcement de l’Etat malien et à la recherche d’une solution politique aux difficultés du Nord-Mali", a assuré le chef de la diplomatie française.

La France avait décidé de suspendre ses principales coopérations avec le Mali à la suite du coup d’état militaire qui a secoué le pays le 22 mars dernier.

A cet égard, M. Juppé a rappelé l’attachement de Paris "à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali", tout en insistant sur la nécessité du rétablissement de l’ordre constitutionnel qui "crée les conditions pour avancer vers la recherche d’une solution politique concernant le Nord".

Il a, en outre, réitéré son appel à la rébellion touareg du MNLA à "renoncer à sa déclaration unilatérale d’indépendance et à inscrire son action dans le cadre d’un dialogue politique respectueux de l’ordre constitutionnel malien et de l’unité du pays".

La France, ancienne puissance coloniale et partenaire important du Mali y compris sur le plan militaire, était fortement préoccupée vendredi par la déclaration d’indépendance des rebelles Touareg pour le nord du Mali qu’elle rejette et qualifie de "nulle et non avenue".

Avant cette proclamation de la sécession dans cette vaste zone du Mali par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et après la chute consécutive de trois principales villes du Nord aux mains de la rébellion, le président Nicolas Sarkozy se disait "extrêmement préoccupé par la situation sécuritaire" et condamnait les "atteintes à la souveraineté du Mali".

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